La DGCCRF saisie

« Je suis chez Ohm Énergie, qui m’annonce le doublement de ma facture avec une mensualité qui passe de 73 à 148 € », nous écrit Mélanie, effarée. Seul recours pour elle, quitter Ohm au plus vite pour le tarif réglementé d’EDF. Tout comme pour les clients à qui Ohm réclame un dépôt de garantie de 500 € s’ils veulent continuer à bénéficier de leur contrat en cours !

Curieusement, ces pratiques n’empêchent pas le fournisseur alternatif de continuer à promettre « des tarifs jusqu’à 30 % moins chers que le tarif réglementé ». C’est pour le moins contradictoire. D’ailleurs, la stratégie de prix bas à la souscription adoptée par Ohm avant d’imposer une augmentation fulgurante aux clients fait des vagues.

Après avoir reçu des plaintes de clients démarchés par ce fournisseur et qui se voyaient appliquer une forte hausse de prix seulement quelques semaines après avoir souscrit, le Médiateur national de l’énergie s’interroge « sur l’existence d’une pratique récurrente, qui pourrait être qualifiée de trompeuse à l’égard des consommateurs ». Accompagné d’un représentant de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), il a donc convoqué les représentants de la société Ohm Énergie.

Ni leurs explications fournies lors de la réunion ni celles qu’ils ont ensuite envoyées par écrit n’ayant été jugées convaincantes, le Médiateur national de l’énergie a alerté la DGCCRF. Quant à la CRE, elle a interrogé Ohm sur ses conditions d’utilisation de l’Arenh, ce dispositif qui permet aux fournisseurs alternatifs de se fournir en électricité nucléaire auprès d’EDF à prix bas. Face à des « agissements susceptibles de constituer un abus d’Arenh », la CRE a annoncé le 9 septembre avoir ouvert une enquête contre Ohm Énergie.

Ohm Énergie était en tête du palmarès des fournisseurs mis à l’index par le Médiateur national de l’énergie dans son rapport pour 2021 en raison de ses pratiques litigieuses. Il ne devrait pas se faire détrôner en 2022.