Yves Martin
Premières impressions
La quatrième génération de la citadine Suzuki Swift change profondément : nouvelle ligne, nouvel intérieur plus technologique et nouveau moteur 3 cylindres à hybridation légère. Si elle possède un bon rapport qualité-prix, son ergonomie reste perfectible.
Depuis 20 ans, la Swift représente la meilleure vente, tous véhicules confondus, de Suzuki. C’est donc avec prudence que le constructeur japonais a décidé de renouveler son modèle phare vendu à plus de 200 000 exemplaires depuis 2004. Ainsi, l’esthétique des Kei Car, ces voitures japonaises au style cubique offrant un habitacle spacieux, est globalement conservée tout comme les dimensions contenues qui ont fait le succès de cette citadine. Car d’après le constructeur, son design est le premier critère d’achat des clients de la Suzuki Swift.
Qualité de vie à bord
À l’intérieur, tout a changé, à commencer par l’écran central tactile de 9” désormais placé en partie haute de la planche de bord. Seul le combiné d’instruments conserve ses compteurs à aiguilles, là où de nombreuses concurrentes, plus chères certes, adoptent une version numérique.
Côté ergonomie, ce n’est pas la panacée. La consultation de l’ordinateur de bord, au centre du combiné d’instruments, n’est pas très intuitive : il faut agir sur la tige placée en haut à droite de ce dernier, or elle est cachée par le volant, et difficile à repérer de par sa couleur noire. Ce n’est pas mieux du côté de l’écran central, où il faudra pianoter sur plusieurs icônes et menus avant de trouver la fonction désirée.
Bonne nouvelle néanmoins : la voiture intègre désormais la connexion sans fil pour CarPlay et Android Auto et même une commande vocale. Pour compléter le très net enrichissement du niveau d’équipement, on note l’intégration, dès l’entrée de gamme, de la climatisation, de la caméra de recul, du système de navigation (qui demanderait à être plus précis), de l’accès à bord et du démarrage sans clé ou encore de la connectivité Suzuki connect, gratuite pendant 3 ans (puis 45 € par an). Cela permet, via l’application ad hoc, d’être averti si vous avez quitté le véhicule sans avoir verrouillé les portes ou éteint les projecteurs. Elle permet aussi de consulter le niveau de carburant, l’autonomie et la consommation moyenne, de géolocaliser son véhicule ou encore de recevoir des notifications en rapport avec l’entretien.
En ce qui concerne les matériaux, il n’y a pas vraiment d’évolution en termes de qualité et tous ceux utilisés dans l’habitacle sont des plastiques durs. Heureusement, ils sont bien assemblés et ne laissent entendre aucune vibration ou grincement désagréable, même lorsque le revêtement de la chaussée est mauvais. Autre bon point, l’intérieur s’égaye avec l’adoption d’une couleur claire en bas de la planche de bord. On apprécie aussi l’espace habitable avec de bons volumes à l’avant comme à l’arrière. L’accès aux places arrière est d’ailleurs assez aisé grâce à une large ouverture. Si les occupants auront également assez de place, en hauteur comme pour les jambes, on regrette une assise un peu trop plate qui manque de maintien. Une version plus creusée aurait été préférable.
En ce qui concerne les espaces de rangement, la Swift se situe plutôt dans la moyenne du segment. La boîte à gants est assez pratique mais les rangements des contre-portes sont un peu étriqués. De son côté, le coffre offre un volume moyen de 265 litres. C’est un peu moins qu’une Toyota Yaris (284 litres) et on est loin de la référence de la catégorie, la Renault Clio et ses 391 litres. Heureusement, il s’avère pratique à charger grâce à une ouverture assez large. Dommage que le plancher soit en dessous du seuil de chargement : une marche qui obligera à un minimum d’effort pour placer les valises à l’intérieur.
Au volant
Sous le capot, la motorisation micro-hybride SHVS 12V est totalement inédite (dommage qu’elle ne permette pas d’évoluer en mode électrique, même sur une courte distance). Elle se compose d’un nouveau bloc 3 cylindres 1,2 l, développant une puissance de 82 ch pour un couple de 112 Nm, associé au système hybride Suzuki SHVS 12 V. C’est un alterno-démarreur de 1,94 kW qui, en plus d’assurer la fonction stop & start, peut soutenir le moteur en cas de besoin de puissance. Il est associé à une petite batterie de 36 Wh. Si, sur le papier, les données peuvent sembler un peu justes, dans la réalité on a affaire à un ensemble très agréable à l’usage et assez performant. Cela est en partie dû au poids contenu de la citadine qui se situe autour d’une tonne (entre 919 et 1 037 kg).
La nouvelle Swift reçoit une boîte de vitesses manuelle à 5 rapports ou automatique CVT en option. Elle peut également bénéficier de la transmission intégrale, ce qui reste très rare sur le segment des citadines.
Nous avons pris en main la version avec boîte de vitesses manuelle qui devrait représenter la grande majorité des ventes. Annoncée avec une consommation de 4,4 l/100 km, nous avons été agréablement surpris de constater que celle affichée au tableau de bord était de 4,5 l/100 km ! Ce résultat a été obtenu sur un trajet composé de villes et de routes de campagne, sans embouteillage et en conduisant calmement. Mais, même si on accélère un peu le rythme, l’appétit ne s’envole pas et l’ordinateur affiche alors 5,4 l/100 km, ce qui est tout à fait raisonnable. Sur route, nous avons noté la présence de bruits de roulement et d’air aux alentours des 100 km/h. Les premiers s’intensifient lorsque la route se dégrade et peuvent se montrer désagréables. La faute aussi a un amortissement qui peut s’avérer ferme sur les petits défauts de la chaussée. En revanche, le comportement routier est sain et sans reproche. En ville, nous avons particulièrement apprécié le faible diamètre de braquage de 9,6 m ce qui rend la voiture très maniable. En plus, l’excellente visibilité permet de manœuvrer sans encombre, jusqu’à rendre les aides proposées presque inutiles.
Sécurité
La Suzuki Swift reçoit de nouvelles aides actives à la conduite, ce qui la met en conformité avec la réglementation européenne relative à la sécurité routière GSR 2 qui entrera en vigueur en juillet 2024. Ainsi dès le premier niveau de finition, on trouve la détection des cyclistes et des piétons, une alerte de collision latérale, l’alerte de somnolence, le régulateur de vitesse adaptatif, la détection des angles morts, l’alerte de trafic en marche arrière, etc.
La Suzuki Swift en résumé
La nouvelle génération de Suzuki Swift progresse sensiblement tant en agrément de conduite qu’en niveau d’équipement. Spacieuse malgré sa petite taille, elle offre une bonne maniabilité mais aussi une consommation très contenue. Son prix, lui, augmente un peu, à partir de 18 990 €, et progresse de 1 500 € par rapport à la version précédente, mais la technologie embarquée compense largement cet écart. Cela la place néanmoins dans une position délicate par rapport à la concurrence. La Swift est en effet au même prix qu’une Renault Clio (à partir de 18 700 €) ou qu’une Peugeot 208 (à partir de 18 770 €), deux modèles un peu mieux finis et, surtout, un peu plus spacieux et polyvalents. Reste à l’avantage de la japonaise la possibilité de disposer de quatre roues motrices mais, surtout, un équipement mieux-disant et une garantie de 3 ans.
Les +
- Visibilité
- Maniabilité en ville
- Consommation
- Comportement routier sain
Les -
- Ergonomie perfectible
- Bruits de roulement
- Confort à l’arrière