Yves Martin
Premières impressions
Pour tenter de reprendre la tête des ventes des citadines à Peugeot avec sa 208, Renault propose une Clio revue et corrigée avec plus de solutions technologiques et une qualité en progrès. La version hybride, plutôt convaincante, en sera le fer de lance.
Le restylage de cette 5e génération de Clio, la citadine de Renault la plus vendue depuis 1990 avec 16 millions d’unités, ne bouleverse pas les codes. Certes elle adopte un style un peu plus agressif avec une calandre revue et un bouclier avant disposant de plus de caractère. De même, les faces avant et arrière se modernisent avec une nouvelle signature lumineuse entièrement composée de LED. Toutefois, le style reste assez proche de l’ancienne mouture commercialisée depuis 2016. La nouvelle Clio conserve ainsi des dimensions identiques : 4 053 mm de long, 1 988 mm de large et 1 439 mm de haut. En revanche, à l’intérieur, les changements sont plus visibles et la qualité de fabrication progresse.
Qualité de vie à bord
La nouvelle Clio se met au goût du jour côté technologie avec un combiné d’instruments numérique sans rebord de 7 à 10" de diagonale selon les versions. À noter que pour cette nouvelle génération, la connexion du smartphone, pour utiliser la fonction Mirror Link qui permet d’obtenir le contenu de son portable sur l’écran central (de 7 ou 9,3"), peut désormais se faire sans fil.
Côté finitions, l’apparition de matériaux plus nobles et de meilleure qualité améliore l’expérience de vie à bord. L’accent a également été mis sur la décarbonation pour la conception de la nouvelle Clio. Ainsi, elle utilise, selon les finitions, un textile durable constitué à 60 % de fibres modal biosourcées, à base de cellulose de bois pour les sièges, les panneaux de portes et la planche de bord. De même, il n’y a plus de cuir à bord. Il est remplacé par un textile « enduit grainé » (TEP) constitué de fibres biosourcées et de fibres de polyester ayant nécessité pour leur coloration moins d’eau et d’énergie que des fibres teintées par un process conventionnel.
Côté aménagement, il n’y a pas de changement par rapport à la version précédente et l’ergonomie reste d’un bon niveau. Le volume reste l’une des références de la catégorie avec 391 litres pour les versions essence, 366 litres pour le diesel et 301 litres sur la version hybride (en cause, la batterie sous le plancher).
Prise en main dans sa version haut de gamme Esprit Alpine, qui fait son apparition dans la gamme, la nouvelle Clio affiche un excellent niveau de finition. Les sièges assurent un très bon maintien latéral et s’avèrent très confortables. Ici aussi d’ailleurs l’aspect environnemental est présent avec l’utilisation d’un textile composé de fibres recyclées PET (polyéthylène) à 72 % (assise et dossier) ainsi que du textile enduit grainé (partie latérale) recyclé à 13 %.
Au volant
Pour sa nouvelle Clio, Renault propose un large panel de motorisations et, étrangement, conserve une version diesel. Ainsi l’offre se compose de 5 motorisations dont les moteurs TCe 100 GPL et le full hybrid E-Tech 145. Nous avons pris le volant de cette dernière. La motorisation hybride se compose d'un 4 cylindres de 1,6 l de cylindrée d'environ 91 ch épaulé par un petit moteur électrique pour afficher les 145 ch. L’ensemble s’est montré assez sobre avec une moyenne de 5,4 l/100 km sur un trajet de plus de 200 km composé d’autoroute, de routes nationales et d’un peu de ville. C’est plutôt positif, même si on s’éloigne des 4,2 l/100 km promis par le constructeur.
En revanche, nous avons été moins séduits par le bruit du moteur lors des accélérations, un léger défaut que nous n’avions pas relevé sur l’ancienne mouture hybride. Par exemple, lors d’un dépassement ou du redémarrage après une barrière de péage d’autoroute, le moteur grimpe dans les tours et émet un bruit très désagréable. Heureusement, cela reste occasionnel.
Lors de la conduite, en étant très pointilleux, nous avons ressenti un léger soubresaut lorsqu’on roule vers 80-90 km/h, comme un changement de rapport un peu brutal. En fait il s’agirait d’une phase de transition au niveau de la boîte de vitesses qui se compose de 4 rapports de démultiplication non synchronisés gérés par un moteur électrique, comme sur l’ancienne génération. Pour le reste, la mécanique est agréable et efficace.
L’hybridation, qui ne permet de rouler que quelques kilomètres en mode 100 % électrique, est appréciable et offre un bon niveau de performance. À vitesse stabilisée, sur route plane, il est toutefois possible de rouler en mode électrique, si la charge de la batterie le permet. Ainsi, sur autoroute à 130 km/h nous avons pu rouler un peu sans consommer une goutte de carburant (le mode EV s’affiche sur le combiné d’instruments). Mais c’est en ville que ce système est le plus pertinent car il permet de rouler une majeure partie du trajet sans enclencher le moteur thermique. Enfin, comme sur la précédente génération, la Clio E-Tech possède un mode de roulage « B » qui permet de bénéficier d’une plus forte récupération d’énergie au freinage (lorsque la batterie n’est pas chargée à 100 %) et qui reste en action quasiment jusqu’à l’arrêt complet de la citadine.
Nous avons particulièrement apprécié le très bon niveau d’insonorisation (en dehors des phases d’accélération) et la qualité des suspensions sur autoroute qui associent très bien le confort et la tenue de route. Tous les bruits, d’air et de roulement, sont bien contenus et les voyages se feront dans le plus grand confort. Même à l’arrière les passagers seront assez bien lotis. À ce niveau, c’est très certainement l’une des meilleures de son segment.
Sécurité
Pas de grandes nouveautés sur la nouvelle Clio, 20 dispositifs d’aides à la conduite sont toujours disponibles. Parmi les plus importants, on peut citer l’Active Driver Assist, la caméra 360° et le freinage actif d’urgence avec détection de cyclistes et de piétons. De quoi confirmer les 5 étoiles aux crash tests EuroNCAP déjà obtenues en 2019 lors de la commercialisation de la 5e génération de Clio.
La Renault Clio en résumé
Proposée à partir de 18 500 €, la Clio est dans le niveau de prix de la concurrence. Mais la version hybride s’affiche à partir de 23 600 € et atteint 27 400 € dans la finition haut de gamme Esprit Alpine prise en main. Si Peugeot ne propose pas d’hybride sur sa nouvelle 208, mais une version 100 % électrique (contrairement à la Clio car la motorisation électrique est réservée à la Zoe), on peut comparer la Clio à une Toyota Yaris, elle aussi full hybrid. Mais cette dernière est légèrement plus chère, à partir de 23 950 €, et s’avère moins agréable sur route.
Les +
- Confort
- Silence de fonctionnement (à vitesse stabilisée)
- Agrément des suspensions
- Consommation
- Polyvalence
Les -
- Moteur bruyant en accélération
- Légers à-coups de boîte de vitesses
- Espaces de rangement