Yves Martin
Premières impressions
Mieux équipé, mieux fini et un peu plus consensuel en termes de style que ses prédécesseurs, le nouveau SUV compact coupé de Toyota reste en outre bien placé au niveau du prix. Sa mécanique de cinquième génération reste toutefois perfectible dans certaines conditions d’utilisation.
Avec 110 000 versions vendues depuis 2016 en France, le C-HR, pour Coupe High-Rider, est un succès incontestable du constructeur japonais Toyota. Cette réussite est en partie due à son style novateur qui fait des émules et engendre une concurrence de plus en plus sévère, avec l’arrivée prochaine des Peugeot 3008 coupé ou Renault Rafale. Toyota propose donc une nouvelle mouture de son SUV, mieux finie, plus consensuelle en termes de style et mieux équipée. Côté mécanique, tous les moteurs sont hybrides et une version rechargeable fera son apparition début 2024.
Qualité de vie à bord
L’intérieur du C-HR est sans conteste plus moderne que celui de son prédécesseur. Sur cette nouvelle version, le numérique domine. Le large écran tactile central, de 8 ou 12,3" selon la version et orienté vers le conducteur, est appréciable. Son utilisation est facilitée par la présence d’une commande vocale assez efficace et performante ainsi que par la possibilité d’associer son smartphone via Apple CarPlay ou Android Auto (connexion sans fil). Ces deux solutions sont à privilégier plutôt que de tenter de naviguer dans les différents menus, ce qui peut s’avérer un peu long. Heureusement, des commandes physiques restent tout de même présentes en dessous de cet écran central et permettent d’accéder directement au réglage de la température, de la ventilation, etc.
Tous les nouveaux Toyota C-HR sont aussi équipés d'un inédit compteur numérique personnalisable (4 thèmes et 3 dispositions sont proposés) de 12,3". Sa présentation offre une bonne visibilité des informations essentielles (vitesse, système d’assistance à la conduite, etc.). Il est toutefois dommage que l’ergonomie au niveau du volant ne soit pas au top. On y retrouve malheureusement un peu le même travers que ce que nous avions constaté sur la nouvelle Prius hybride rechargeable, à savoir un nombre de boutons trop important. Il faudra alors un temps certain pour se familiariser avec toutes ses touches.
À noter que l'application MyT permettra d’ici janvier 2024 (sur certaines versions et avec abonnement gratuit pendant 1 an) d’accéder à plusieurs fonctions, notamment à une clé digitale qui permet de déverrouiller et démarrer facilement le nouveau Toyota C-HR via son smartphone, sans avoir besoin de clé physique. L’application MyT intègre également d'autres fonctions, comme la possibilité d'activer à distance le système de climatisation. Il sera donc possible, sur les futures hybrides rechargeables, de préconditionner l’habitacle en température avant de prendre le volant.
La réalisation de l’habitacle est de très bonne facture et tous les matériaux sont bien assemblés. La planche de bord dispose d’une forme particulière, légèrement inclinée, qui augmente l’impression d’espace à l’avant. C’est plutôt bienvenu car on a tendance à se sentir un peu à l’étroit dans ce C-HR, surtout aux places arrière. Les petites vitres, les larges montants et la petite lunette arrière n’offrent en effet que peu de champ de vision aux passagers arrière. De même, la garde au toit un peu limite ne conviendra pas aux plus grands ni aux claustrophobes. Un autre regret vient des espaces de rangement qui sont un peu justes, notamment ceux des portières.
Même constat en ce qui concerne le coffre qui souffle le chaud et le froid. Avec un volume de 388 litres (version 1.8), 364 litres (2.0) et même de 362 litres (2.0 AWD), le coffre du C-HR est loin d’être le mieux-disant de la catégorie : par exemple, le Kia XCeed propose 426 litres. En revanche, s’il ne brille pas par son volume, le coffre est facile à charger grâce à sa forme pratique et à son seuil de chargement assez bas.
Au volant
Sous le capot du C-HR, toutes les motorisations seront, a minima, hybrides. Dans un premier temps, ce sont donc des modèles full-hybrids qui seront proposés avec les versions 1.8 HEV 140 ch ; 2.0 HEV 200 ch et 2.0 HEV 4x4 200 ch. Ces trois motorisations, qui devraient représenter 85 % des ventes selon le constructeur, seront rejointes en mars 2024 par une hybride rechargeable 2.0 PHEV 225 ch.
Nous avons pris le volant du 1.8 dont Toyota prévoit qu’il sera le plus plébiscité par les clients avec 40 % des ventes. Cette motorisation se compose d’un bloc à 4 cylindres de 98 ch associé à un moteur électrique de 95 ch, le tout offrant une puissance combinée de 140 ch. Annoncé pour une consommation mixte de 4,7 l/100 km, la mécanique se révèle en pratique extrêmement proche de cette valeur. Après 150 km de routes variées et assez sinueuses, l’ordinateur de bord nous indiquait une consommation de 5,1 l/100 km. C’est plutôt pas mal vu le nombre de relances et d’accélérations que nous avons dû réaliser sur ce trajet. C’est un véritable point positif de cette mécanique. Ce qui l’est moins, c’est l’agrément, notamment à haut régime. Là, le moteur s’avère bruyant et on ressent l’indésirable « effet mobylette », cette sensation désagréable de patinage indissociable de la boîte de vitesses type CVT. Heureusement, à vitesse stabilisée, la mécanique retrouve son silence de fonctionnement pour le plus grand plaisir des occupants.
Sur la route, le nouveau C-HR s’est montré très confortable en toutes circonstances. Même sur routes dégradées, les suspensions filtrent très bien les défauts de la route. De même, l’insonorisation, hormis le bruit du moteur en accélération, est d’un bon niveau et les bruits d’air et de roulement sont très bien maîtrisés. Résultat, les longs voyages seront réalisés sans difficulté et sans fatigue pour les occupants. Nous avons toutefois regretté une direction un peu trop assistée. Ainsi, sur des routes sinueuses, le conducteur a tendance à souffrir d’un manque de retour, même en optant pour le mode sport. Mais, à l’inverse, la conduite est très agréable en ville et les manœuvres sont facilitées. Heureusement car la visibilité vers l’arrière est critiquable. La petite lunette arrière et les larges montants obstruent en effet une grande partie du champ de vision du conducteur. Les radars et caméras de recul seront alors salvateurs.
Sécurité
Selon les versions, un pack d’équipements de sécurité est disponible. Il intègre entre autres un avertisseur de circulation avant pour avertir le conducteur des véhicules venant de la gauche ou de la droite aux intersections, mais aussi une caméra 360° ainsi que le système de stationnement semi-autonome « Teammate Advanced Park » qui peut assurer le stationnement en mode mains libres. Une caméra de surveillance du conducteur liée au système d'arrêt d'urgence offre une vigilance améliorée et les feux de route adaptatifs ajustent le niveau d'éclairage pour minimiser l'éblouissement des usagers de la route venant en sens inverse. Le nouveau Toyota C-HR bénéficie également de systèmes de sécurité supplémentaires de série, tel que le « rappel de siège arrière » qui alerte le conducteur si la banquette arrière est occupée lorsque le conducteur ouvre sa porte. De même, il reçoit l’assistance à la sortie qui avertit si des véhicules ou des cyclistes approchent par l’arrière de la voiture alors qu’une porte va être ouverte.
Le Toyota C-HR en résumé
Toujours avec un style particulier, bien qu’aseptisé, le nouveau Toyota C-HR dispose de bons arguments pour continuer sa carrière sans souffrir de la concurrence naissante. Disponible à partir de 34 900 €, ce qui représente 4 à 5 % d'augmentation par rapport à la précédente génération, le SUV coupé japonais est assez bien placé en termes de tarif. En effet, un Kia XCeed comparable est proposé à partir de 38 040 € en version diesel hybride 1.6 CRDi 136 ch MHEV DCT7 (une boîte de vitesses à double embrayage).
Les +
- Confort
- Agrément de conduite
- Consommation
- Niveau d’équipement
- Finition
Les -
- Visibilité
- Bruit moteur à haut régime
- Places arrière
- Volume de coffre
- Ergonomie perfectible