
par Yves Martin
par Yves Martin
Avec la nouvelle Seal 6 DM-i, le fabricant chinois BYD propose une voiture efficace, performante et confortable disposant d’un rapport prix/équipement imbattable. Et même si cette nouvelle routière hybride rechargeable est plus grande à l’extérieur qu’elle n’est habitable, elle a de quoi véritablement inquiéter la concurrence européenne.
Le constructeur chinois BYD continue son offensive en Europe et notamment en France en proposant sa nouvelle Seal 6 DM-i en carrosserie break ou berline. Un modèle qui, au regard de ses 4,84 m de long, entre dans la catégorie des routières. Elle est alors concurrente des Peugeot 508 (plus produite depuis mai 2025 mais encore disponible sur stock), de la Skoda Superb ou de la Volkswagen Passat. La Seal 6 DM-i est un modèle hybride rechargeable, une technologie que BYD maîtrise depuis 2008 et qui le place en leader dans le domaine. Selon le fabricant, BYD réalise, depuis début 2025, 21 % des ventes mondiales de modèles NEV. Un terme provenant du ministère des Transports des États-Unis qui signifie « véhicule à énergie nouvelle » et qui est utilisé pour définir tous les types de véhicules à batterie : ce qui va des véhicules entièrement électriques aux voitures hybrides rechargeables.
En s’installant à bord de la Seal 6, on découvre un intérieur épuré et dépourvu du moindre bouton. De quoi surprendre ! Mais l’ergonomie est plutôt d’un bon niveau, bien que la présence du levier de vitesses demande un peu d’habitude. En effet, lors de notre prise en main, à plusieurs reprises nous l’avons bougé pensant actionner les essuie-glaces dont les commandes se situent en fait sur la manette de gauche. Heureusement, ce fut sans incidence sur la conduite.
L’écran central, de dimensions généreuses (12,8" ou 15,6" pour la version haut de gamme), est assez pratique à l’usage malgré l’absence totale de boutons physiques. Mais la présence d’icônes et de raccourcis permet d’accéder rapidement à toutes les fonctions.
La finition est d’un très bon niveau et les matériaux utilisés sont bien rembourrés et très agréables au toucher. La BYD trouve bien sa place parmi les standards des concurrentes européennes dans ce domaine. Les passagers seront bien installés à l’avant avec des sièges assurant un très bon maintien. Ce sera moins vrai à l’arrière où l’assise, très plate, manque de soutien aux jambes. De même, la place pour loger les pieds est un peu juste. Seul point positif pour les trois occupants, une bonne largeur aux épaules.
Avec un volume de coffre de 491 l (500 l pour le break), la Seal est plutôt dans la moyenne basse de la concurrence des routières en termes de volume de chargement. Logiquement, l’accès au coffre est nettement plus aisé sur la version break (Touring) que sur la berline où il faut se pencher pour placer les objets au fond du coffre. Ce sera encore pire au moment de le vider ! Toutefois, dans les deux cas, le coffre est facilement logeable grâce à sa forme assez rectangulaire. De quoi optimiser l’espace disponible. À noter que les dossiers de la banquette arrière se rabattent en un tournemain grâce à des manettes placées dans le coffre.
La Seal 6 DM-i est disponible uniquement en version hybride rechargeable qui se compose d’un moteur thermique 1.5 essence atmosphérique à quatre cylindres de 98 ch (72 kW) et d’un moteur électrique de 197 ch (144 kW). La version d’entrée de gamme, qui devrait représenter le plus gros des ventes, est équipée d’une batterie de 10,8 kWh bruts, ce qui permet d’obtenir une puissance cumulée de 183 ch. Les finitions Comfort Lite et Comfort disposent, elles, d’un accumulateur de 19 kWh bruts, portant la puissance cumulée à 212 ch. Dans les deux cas, il s’agit d’une batterie de technologie LFP (lithium fer phosphate).
La technologie d’hybridation utilisée par BYD permet deux ‒ trois dans les faits ‒ combinaisons de fonctionnement : EV (mode électrique) ou HEV (mode hybride), sélectionnables par un bouton situé sur la console centrale. Le premier est un mode tout électrique, qui intervient à basse ou moyenne vitesse, pendant lequel seul le moteur électrique fonctionne. L’autonomie annoncée est alors de 55 km avec la petite batterie et de 105 km avec la grosse selon le protocole WLTP. Ces valeurs sont celles de la berline ; pour le break, il faut compter 5 km de moins à chaque fois. Lors de notre cession de roulage, nous n’avons pas pu vérifier ces valeurs en conditions réelles faute de temps mais notre estimation porte l’autonomie à environ 90 km, ce qui est plutôt pas mal. À noter que le système maintient toujours une charge minimale, environ 25 %, de la batterie et il est même possible de porter cette valeur à 100 % si l’on souhaite conserver une capacité maximale une fois arrivé à bon port. Dans ces conditions, la voiture fonctionne alors exclusivement en mode hybride.
Quant au deuxième mode de fonctionnement de la Seal 6 DM-i, il possède en fait deux variantes. Jusqu’à une vitesse moyenne (70 à 90 km/h), la mécanique fonctionne en « série ». Dans ce cas, les roues sont toujours entraînées par le moteur électrique et le moteur thermique s’enclenche pour produire de l’électricité (conjointement à celle fournie par la batterie) afin de fournir une puissance plus importante. Enfin, à vitesse plus élevée ou en cas de besoin de puissance, on arrive sur un fonctionnement en « parallèle ». C’est alors le moteur thermique qui assure la motricité et alimente le moteur électrique qui recharge la batterie : c’est le mode de fonctionnement le plus énergivore. Nous avons donc forcé ce mode de fonctionnement en demandant de préserver la capacité de la batterie et sur un parcours d’une centaine de kilomètres réalisé sur des routes de campagne, la consommation du moteur thermique s’est établie à un très raisonnables 6,5 l/100 km.
Mais globalement, la plupart du temps, ce sont les deux premières phases qui sont utilisées. Le constructeur annonce un fonctionnement sur autoroute à raison de 4 % en mode VE ; 29 % en mode hybride série et 67 % en mode hybride parallèle. Cela passe à respectivement 54 %, 28 % et 18 % sur route et à 81 %, 18 % et 0 % en ville. Ainsi, la BYD Seal 6 DM-i se conduit en fait comme un véhicule électrique et le moteur thermique ne sert alors que de générateur pour recharger la batterie. Dans ces conditions, lors d’un parcours similaire au premier, la consommation n’a été que de 4,6 l/100 km ce qui est vraiment très raisonnable et qui permet effectivement une autonomie globale très intéressante. Dans ces conditions, grâce à un énorme réservoir de 65 litres (c’est extrêmement rare de nos jours de disposer d’une telle capacité), il serait en effet possible de parcourir plus de 1 400 km.
Côté temps de recharge, il faudra 3 h pour passer de 15 % à 100 %, ou 2,7 h pour les versions haut de gamme Comfort Lite et Comfort, sur une prise de courant classique. Seules ces dernières acceptent la charge rapide (26 kW maxi) et il leur faudra 23 min pour grimper de 30 % à 80 % de niveau de charge. À noter que la voiture possède la fonctionnalité Vehicle to Load (V2L) qui permet d’alimenter des équipements externes jusqu’à 3,3 kW (barbecue, compresseur, machine à café…) lors d’une pause.
Sur la route, nous avons relevé quelques bruits d’air à partir de 100 km/h et cela sur la carrosserie berline et break ainsi que des bruits de roulement assez marqués. Dommage car, de son côté, le moteur thermique reste assez discret. Nous avons également regretté des suspensions trop fermes, surtout lorsque le revêtement est dégradé. Heureusement sur une belle route, ou sur autoroute, le confort progresse sensiblement et la routière est très agréable à conduire. Sa direction est précise, réactive et offre un bon ressenti.
Seal 6 DM-i | Seal 6 DM-i | |
Puissance combinée | 184 ch | 212 ch |
Capacité de la batterie | 10 kWh | 19 kWh |
Boost | 38 490 € | - |
Comfort Lite | - | 42 080 € |
Comfort | - | 43 080 € |
Seal 6 DM-i Touring | Seal 6 DM-i Touring | |
Puissance combinée | 184 ch | 212 ch |
Capacité de la batterie | 10 kWh | 19 kWh |
Boost | 39 990 € | - |
Comfort Lite | - | 43 180 € |
Comfort | - | 44 180 € |
La nouvelle BYD Seal 6 DM-i dispose de très bons arguments dont surtout un excellent rapport prix/équipement. Reste qu’elle est grande à l’extérieur mais petite à l’intérieur. En effet, alors qu’elle devrait être concurrente des routières classiques de part sa longueur, dans les faits son habitabilité et sa capacité de chargement la rendent plus proche des compactes comme les Peugeot 308 (dont la nouvelle mouture arrive très bientôt), Seat Leon et même Volkswagen Golf. Quoi qu’il en soit, que l’on compare à des modèles de l’un ou l’autre segment, la chinoise, proposée à partir de 38 490 €, reste la plus abordable. En comparaison, une Peugeot 508 (modèle en stock) débute à 50 250 € et, dans le segment inférieur, une Golf eHybrid commence à 44 600 €.
La Seal est aussi intéressante par son mode de fonctionnement particulier, elle se comporte comme une hybride rechargeable qu’on n’a pas besoin de recharger ! Car, contrairement aux modèles classiques, sa consommation reste raisonnable même lorsque la batterie est vide. Autre atout non négligeable, la voiture est garantie 6 ans ou 150 000 km sur le véhicule (8 ans ou 200 000 km sur les batteries avec 70 % de capacité restante – SOH – et 8 ans ou 150 000 km sur l’unité d’entraînement).
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Yves Martin
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