Olivier Puren
5 pistes pour réduire la note en 2023
Vous estimez avoir payé trop d’impôt sur le revenu en 2022 et craignez qu’il en soit de même en 2023 ? Voici 5 solutions à mettre en œuvre d’ici la fin de l’année pour réduire la facture l’an prochain.
Encaisser des revenus non imposables
Encaisser des revenus non imposables est évidemment la solution la plus efficace pour réduire votre charge fiscale. Une solution à étudier de près si vous êtes salarié car les possibilités sont nombreuses. Vous pouvez notamment encaisser jusqu’à 7 500 € de salaires exonérés par an en faisant des heures supplémentaires ou en monétisant vos RTT. Si votre rémunération est inférieure à trois Smic, votre employeur peut aussi vous verser jusqu’à 3 000 € de primes défiscalisées, voire 6 000 € sous conditions. Et si vous bénéficiez d’un plan d’épargne entreprise (PEE), vous êtes autorisé à débloquer par anticipation jusqu’à 10 000 € d’épargne salariale en franchise d’impôt d’ici la fin de l’année.
Vous pouvez aussi puiser à loisir dans vos livrets d’épargne type livret A ou livret de développement durable et solidaire (LDDS). Les intérêts récupérés échapperont à l’impôt, quels que soient leur montant et la date de souscription du livret. Il en ira de même si vous faites un retrait sur un compte épargne logement (CEL) ouvert avant 2018 ou si vous clôturez un plan d’épargne logement (PEL) ouvert entre 2010 et 2017. Si vous êtes titulaire d’une assurance vie souscrite depuis au moins 8 ans, n’oubliez pas non plus que vous pouvez récupérer chaque année jusqu’à 4 600 € de gains produits par votre contrat en franchise d’impôt, le double si vous êtes marié ou pacsé. Les retraits faits sur un plan d’épargne en actions (PEA) souscrit depuis plus de 5 ans sont aussi totalement exonérés d’impôt.
Bon à savoir. Si vous avez un grand logement, vous pouvez en louer (ou sous-louer) une partie meublée à un étudiant ou à des touristes de passage. Dans le premier cas, vous serez exonéré d’impôt si vos loyers de 2022 ne dépassent pas 192 €/m²/an (vous habitez en Île-de-France) ou 142 €/m²/an (vous habitez en province) ; dans le second aussi, si vos recettes ne dépassent pas 760 €.
Optimiser votre régime d’imposition
Par défaut, le fisc applique une déduction forfaitaire de 10 % sur vos salaires et de 30 % sur vos revenus fonciers. Mais si vos frais professionnels ou vos charges foncières de 2022 dépassent ces forfaits, vous pourrez y renoncer et opter pour la déduction de leur montant réel. Vous réduirez ainsi votre base imposable dans des proportions plus importantes, et payerez donc moins d’impôt. L’option devra être exercée en 2023, lors du dépôt de votre déclaration de revenus 2022. Mais attention, pour vos revenus fonciers, l’option s’appliquera au minimum pendant 3 ans. Vous n’aurez donc intérêt à l’exercer que si vos charges foncières de 2022, mais aussi celles de 2023 et 2024, dépassent 30 % de vos loyers. En outre, si leur déduction vous permet de dégager un déficit foncier (vos charges dépassent vos loyers) imputable sur vos autres revenus, vous serez aussi obligé de continuer à louer pendant 3 ans, soit au minimum jusque fin 2025.
Épargner pour la retraite
L’épargne retraite est également un outil de défiscalisation très efficace pour les contribuables lourdement imposés. Les versements faits chaque année sur un produit type plan d’épargne retraite (PER) sont déductibles de vos revenus imposables à hauteur de 10 % de vos revenus professionnels de l’année précédente, voire davantage, ce qui vous procure des économies d’impôt proportionnelles à votre taux d’imposition. De plus, ces économies ne sont pas soumises au plafonnement des niches fiscales, ce mécanisme s’appliquant uniquement à certaines réductions d’impôt et à certains crédits d’impôt. Si vous cotisez à la retraite mutualiste du combattant, vos versements annuels sont aussi intégralement déductibles de vos revenus imposables s’ils sont destinés à vous constituer une rente qui donnera lieu à une majoration de l’État.
Soutenir vos proches dans le besoin
Vous réduirez aussi la note à payer au fisc en 2023 si vous venez en aide financièrement à vos ascendants ou descendants dans le besoin, en leur versant une pension alimentaire. Celle versée à un parent ou à votre ex-conjoint pour l’entretien de vos enfants mineurs non comptés à charge sera normalement déductible intégralement de vos revenus imposables de 2022. En revanche, la déduction de celle versée à un enfant majeur non rattaché à votre foyer sera plafonnée (plafond fixé à 6 042 € pour l’imposition des revenus de 2021). Si vous hébergez sous votre toit une personne de plus de 75 ans aux ressources modestes, autre qu’un ascendant, vous pourrez également déduire les frais d’accueil (logement, nourriture) supportés pour son compte. Mais là encore, cette déduction sera plafonnée (plafond fixé à 3 592 € pour l’imposition des revenus de 2021).
Bon à savoir. Plus vous déduirez de frais et de charges de vos revenus imposables de 2022 et plus le taux de prélèvement à la source qui s’appliquera à vos revenus à compter de septembre 2023 baissera.
Faire des dépenses défiscalisantes
Certaines dépenses payées d’ici la fin de l’année seront déductibles non pas de vos revenus imposables de 2022, mais directement de vos impôts de 2023, sous forme de réductions ou crédits d’impôt.
- Dons aux œuvres ;
- frais de garde d’enfant ;
- investissement locatif en Pinel ;
- souscription au capital d’une PME ;
- installation d’une borne de recharge pour véhicule électrique…
En tout, une vingtaine de dispositifs peuvent vous ouvrir droit à l’un ou l’autre de ces avantages fiscaux. Mais attention, vous ne pourrez en bénéficier que si vous respectez scrupuleusement les contraintes imposées par la loi (louer pendant au moins 6 ans en Pinel, conserver vos titres de PME pendant au moins 5 ans, etc.). Évitez aussi de cumuler ces bonus à outrance, sous peine d’être frappé par le plafonnement des niches fiscales et de perdre la part de vos réductions et crédits d’impôt qui excède 10 000 €.