Morgan Bourven
Comment choisir un radiateur électrique
Choisir un radiateur électrique, pour une nouvelle installation ou un remplacement de vieux chauffages, n’est jamais chose aisée. Des dizaines de marques, des centaines de références et, surtout, des segments très différents : faut-il se contenter de convecteurs ? Se tourner vers l’inertie, les panneaux rayonnants ? Ou les chauffages dits « double cœur » ? Quelles sont leurs différences, et pourquoi les prix font-ils le grand écart ? Autant de questions que le consommateur se pose une fois en magasin. Ces interrogations ne sont qu’une partie de l’énigme, car il convient ensuite de s’interroger sur la puissance à choisir et les éventuelles options. Ce guide d’achat vous aiguillera vers des radiateurs adaptés à vos besoins.
→ Test Que Choisir : Comparatif Radiateurs électriques
En résumé
- Il existe différents types de radiateurs électriques, avec des avantages et inconvénients :
- les convecteurs chauffent vite mais assèchent l'air ;
- les panneaux rayonnants sont plus confortables et peu chers ;
- les radiateurs à inertie sont lents mais offrent une chaleur douce ;
- les double cœur sont très complets mais plus chers à l'achat.
- Les prix des radiateurs électriques varient de quelques dizaines à plusieurs centaines d'euros.
- La puissance nécessaire change en fonction de l'habitat et des pièces mais varie de 50 W/m² (pour un logement à la norme RT2021) à 100 W/m².
- La différence de consommation électrique entre les différents types de radiateurs est faible : en changer n'entraînera pas de substantielles économies sur la facture, mais aura néanmoins un impact sur le confort du logement.
Ce qu'il faut savoir sur les convecteurs
Les convecteurs sont des radiateurs mal-aimés à cause de leur fonctionnement : à l’aide d’une résistance, ils réchauffent directement l’air de la pièce. Celui-ci s’élève au plafond et redescend en refroidissant. Les convecteurs ont donc un effet direct sur l’air, qu’ils assèchent en réchauffant, contrairement aux autres radiateurs qui réchauffent l’environnement de la pièce, par rayonnement ou inertie. La conséquence ? Un confort thermique moins grand : air sec, odeur de poussière brûlée par la résistance, parfois faible précision du thermostat… Les convecteurs sont aussi accusés d’être très énergivores. Cette mauvaise réputation provient de la pose, dans les années 1980, de modèles très bon marché (les fameux « grille-pain ») dans des logements mal isolés ; un combo qui faisait exploser la facture d’électricité. Dans les faits – notre comparatif de radiateurs électriques le montre –, les meilleurs modèles, s’ils sont installés dans une pièce bien calfeutrée, n’ont pas à rougir de leur consommation.
Avantages et inconvénients des convecteurs
Avantages des convecteurs | Inconvénients des convecteurs |
---|---|
Entrée de gamme très bon marché | Faible confort thermique avec un air asséché par la résistance |
Montée rapide en température | Faible homogénéité thermique, l’air chaud monte au plafond |
Taille et poids réduits | Faible distance de chauffage |
Mauvaise odeur possible (poussière brûlée) |
→ Test Que Choisir : Comparatif Convecteurs électriques
Ce qu'il faut savoir sur les radiateurs à panneau rayonnant
Dans les radiateurs à panneau rayonnant – reconnaissables à leurs alvéoles en façade –, des résistances chauffent une plaque (en carbone ou en alliage métallique) qui diffuse la chaleur par rayonnement. La montée en température est mieux dirigée et plus agréable que celle émise par un convecteur classique : le rayonnement est réfléchi par les meubles et les murs, un peu comme des rayons de soleil ; la chaleur est donc globale. Le prix abordable et le plus grand confort thermique de ces radiateurs à panneau rayonnant constituent un bon compromis pour les pièces chauffées par intermittence (entrée, couloirs…).
Avantages et inconvénients des radiateurs à panneau rayonnant
Avantages des radiateurs à panneau rayonnant | Inconvénients des radiateurs à panneau rayonnant |
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Rapide montée en température et sensation de chaleur instantanée | Chaleur moins douce qu’un chauffage à inertie |
Précision et stabilité de la température dans la pièce | |
Prix d’achat peu élevé | |
Confort thermique plus agréable qu’avec un convecteur |
→ Test Que Choisir : Comparatif Radiateurs à panneaux rayonnants
Ce qu'il faut savoir sur les radiateurs à inertie
Les radiateurs à inertie comportent un élément solide (plaque de fonte, plaque de céramique…) ou liquide (fluide caloporteur) qui stocke la chaleur produite par une résistance, avant de la libérer. Celle-ci est douce et confortable, ce qui explique que ces radiateurs rencontrent un vif succès. Ils promettent aussi de réaliser des économies d’énergie, car « ils continuent à chauffer, même éteints ». Mais cet argument marketing est fallacieux, car cette énergie provient bien de quelque part : un kilowatt consommé restituera toujours le même nombre de calories. Notre test montre effectivement qu’au démarrage, ces équipements sont plus gourmands en électricité que les autres modes de chauffage car, en plus de prendre davantage de temps pour monter la température, ils se « chargent » de chaleur. Même s’ils se déclenchent ensuite moins souvent pour maintenir le même nombre de degrés dans la pièce – puisque l’inertie fait son effet –, les gains financiers restent minimes sur le long terme. Leur lenteur a incité les fabricants à développer des dispositifs hybrides dits « à double cœur », à cheval entre les panneaux rayonnants et les modèles à inertie, qui se montrent plus précis.
Avantages et inconvénients des radiateurs à inertie
Avantages des radiateurs à inertie | Inconvénients des radiateurs à inertie |
---|---|
Confort thermique, chaleur douce | Arguments marketing exagérés |
Grande stabilité de la température | Lente montée en température |
Choix très vaste (options, design…) | Isolation nécessaire du mur, car le radiateur chauffe des deux côtés |
Plus l’inertie est importante, plus l’appareil est lourd |
→ Test Que Choisir : Comparatif Radiateurs à inertie
Ce qu'il faut savoir sur les radiateurs à double cœur
Si les radiateurs à inertie prennent beaucoup de temps pour monter en température, ils fournissent néanmoins une chaleur agréable et durable. Les panneaux rayonnants, eux, travaillent vite. Les constructeurs ont donc décidé d’allier le meilleur de ces deux mondes en proposant des systèmes hybrides, nommés « à double cœur de chauffe » ou « à double corps de chauffe ». Au démarrage, ils chauffent rapidement la pièce grâce au panneau rayonnant tout en stockant de la chaleur, puis lorsque la température demandée est atteinte, le rayonnement s’arrête et l’inertie prend le relais. Pas étonnant donc que ces radiateurs raflent les meilleures notes de notre test, en particulier sur les critères de la stabilité de la température et de sa distribution.
Mais cette polyvalence a un prix. En raison du doublement des technologies qu’ils embarquent, ces radiateurs coûtent plus cher à produire… D’autant que, quitte à proposer du haut de gamme, les fabricants en profitent souvent pour les barder des dernières nouveautés : leur thermostat est hyper-précis, ils possèdent fréquemment des détecteurs de présence ou de fenêtre ouverte, etc. Les tarifs débutent à 300 € pour des références en acier et céramique et peuvent atteindre des sommets : 1 000 €, voire 2 000 € pour des modèles design en pierre de lave. Des montants difficilement justifiables alors que l’électricité représente la source d’énergie de chauffage la plus onéreuse. Si votre budget est contraint, vous pouvez vous contenter d’installer des radiateurs double cœur dans les pièces de vie. Pour une chambre, un radiateur à inertie simple suffira, à condition de l’allumer en avance.
Avantages et inconvénients des radiateurs à double cœur
Avantages des radiateurs à double cœur | Inconvénients des radiateurs à double cœur |
---|---|
Rapide montée en température des panneaux rayonnants associée à la chaleur douce des radiateurs à inertie | Prix plus élevé à l’achat |
Régulation optimale de la température dans la pièce (homogénéité, précision) | Poids important |
Choix très vaste (options, design…) | Nécessaire isolation du mur du fait de l’inertie |
→ Test Que Choisir : Comparatif Radiateurs à double cœur
Sèche-serviettes, à accumulation, radiateurs soufflants…
Notre test de radiateurs électriques regroupe des modèles des quatre grands segments (convecteurs, panneaux rayonnants, à inertie, à double cœur), mais il en existe d'autres, moins présents dans les foyers.
Les sèche-serviettes
Ils ne se définissent pas par leur technologie, mais par leur fonction : servir à la fois de radiateur et de sèche-serviettes dans une salle de bains. À ce titre, ils ne sont pas forcément électriques : certains fonctionnent à l'eau chaude, par exemple. Ces radiateurs peuvent proposer diverses options : soufflerie, minuterie, etc. À noter : il existe des radiateurs à panneaux rayonnants pouvant faire office de sèche-serviettes et même des kits pour transformer un radiateur déjà installé en sèche-serviettes. Attention, ces kits ne fonctionnent pas sur des convecteurs, car il est formellement déconseillé de les recouvrir.
Les radiateurs à accumulation
Ils sont, en résumé, les ancêtres des radiateurs à inertie. Ils fonctionnent sur le même principe, c'est-à-dire qu'un matériau accumule la chaleur pour la restituer plus tard. La principale différence avec les radiateurs à inertie est la taille : ceux à accumulation sont très gros, pesant parfois plus de 200 kilos. Ils ont pour objectif d'emmagasiner le maximum de chaleur pendant les heures creuses, pour limiter la facture d'électricité, afin de la restituer pendant les heures pleines. Parmi leurs inconvénients, outre leur volume imposant, on peut citer le fait qu'il est préférable d'avoir un abonnement électrique heures pleines/heures creuses. Autre défaut : si la chaleur accumulée n'est pas suffisante pour chauffer la pièce, ils basculent en mode convection, un mode de chauffage peu apprécié.
Les radiateurs soufflants mobiles
Ces radiateurs font partie des nombreuses solutions de chauffage d’appoint électrique. Ils ont l’avantage, par rapport à un radiateur à bain d’huile ou à un convecteur, d’être à la fois peu coûteux à l’achat et aisément transportables d’une pièce à l'autre, car légers et de petite taille. Ils disposent souvent d’une poignée ou d’une encoche qui facilite encore l’usage au quotidien. La chaleur est produite dès la mise en route, ce qui est appréciable quand il s’agit simplement de faire monter de 4 ou 5 °C la température d’une petite salle de bains. Il suffit de le faire fonctionner quelques minutes et le tour est joué (lire notre guide d'achat sur les radiateurs soufflants).
Quelles sont les marques de radiateurs électriques ?
Les marques de radiateurs électriques sont très nombreuses. Parmi les grandes marques, citons Acova, Airelec, Applimo, Atlantic, Campa, De'Longhi, Ducasa, Noirot, Thermor, Sauter. Ces grands acteurs du chauffage sont très bien distribués, sur leur propre site Internet, en grande distribution ou chez des revendeurs spécialisés. Certaines marques comme Bricélec, Cayenne, Decowatt, Equation, Haverland, Mazda... sont surtout présentes en grande distribution. La marque GoodHome, du distributeur britannique Kingfisher, est distribuée uniquement dans les magasins Castorama et Brico Dépôt.
Y a-t-il des radiateurs fabriqués en France ?
C'est suffisamment rare pour être signalé : oui ! Et, encore plus rare, il y a même l'embarras du choix tant les fabricants installés en France sont nombreux. C'est le cas d'Acova qui, bien que suisse, fabrique ses radiateurs à Vaux-Andigny dans l’Aisne. Le groupe Muller est très présent sur ce marché avec les marques Airelec (présente dans l'Oise), Auer (Somme), Campa (Marne) et Noirot (Aisne). Le groupe Atlantic, également français, possède une dizaine de sites industriels dans notre pays pour ses marques Atlantic, Sauter et Thermor. Le fabricant Sobreco est, lui, installé à Dinan (Côtes-d'Armor) et Rothelec à Eschbach (Bas-Rhin).
Quel est le prix d'un radiateur électrique ?
Les prix des radiateurs électriques varient très fortement en fonction de leur type, de leurs options et du positionnement de la marque. Les appareils les moins chers sont des convecteurs vendus à quelques dizaines d'euros. À ce prix, vous bénéficierez du strict minimum : technologie peu agréable, thermostat peu précis, aucune option... Même son de cloche du côté des panneaux rayonnants à très bas prix, qui proposent peu d'options. Les appareils à inertie – et plus encore ceux à double cœur – sont vendus plus cher, du fait de leur technologie de chauffe plus coûteuse à produire. Les prix de ces modèles peuvent atteindre des sommets, en particulier lorsqu'ils utilisent des matériaux nobles tels que les pierres de lave. Le design a aussi un impact important sur le prix, les modèles les plus recherchés (formes, matériaux utilisés, etc.) étant souvent les plus chers.
Type de radiateur | Prix minimum | Prix maximum* |
---|---|---|
Convecteur | 30 euros | 350 euros |
Radiateur à panneaux rayonnants | 40 euros | 800 euros |
Radiateur à inertie | 70 euros | 1 100 euros |
Radiateur à double cœur | 300 euros | 1 200 euros |
* Prix indicatif maximum de modèles haut de gamme vendus en grande distribution. Des modèles luxueux sont vendus bien plus cher.
Où acheter ses radiateurs électriques ?
L'installation d'un radiateur électrique est relativement aisée et les grandes marques sont très bien distribuées. Si vous souhaitez en changer, il y a donc peu de risques à se tourner vers Internet ou vers les grandes enseignes de bricolage. Pour un chantier de rénovation plus important, il est néanmoins conseillé de se tourner vers des professionnels. En effet, il est utile dans ce cas d’effectuer un diagnostic énergétique pour bien comprendre ses besoins avant de réaliser les travaux nécessaires. Pour des économies d'énergie, par exemple, une amélioration de l'isolation du logement sera souvent plus pertinente qu'un changement de radiateurs. À noter que les aides proposées par l'État ne sont valables qu'en cas d'installation par un professionnel.
Quelle puissance installer ?
La puissance nécessaire dépend de plusieurs facteurs (lieu de résidence, altitude, qualité de l’isolation du logement), mais elle oscille généralement entre 75 et 100 W/m². Elle dépend aussi du type de pièce où vous installerez le radiateur. Pour une chambre chauffée à 18 °C, la puissance demandée (75 W) sera inférieure à celle requise pour une salle de bains, dont la température peut atteindre 24 °C (100 W). La pièce est humide ou en altitude ? Prévoyez 20 à 25 % de puissance supplémentaire ; si elle est très ensoleillée ou si elle possède un mur mitoyen avec une autre pièce chauffée, 10 à 20 % de moins. Si votre logement est très récent et répond à la norme RT2012, la puissance nécessaire est réduite à 50 W/m² en moyenne.
À noter. Pour une meilleure dispersion de la chaleur, multipliez les points chauds. Si vous avez besoin de 2 000 W de puissance, deux appareils de 1 000 W apporteront plus de confort qu’un modèle de 2 000 W.
La puissance électrique correspond-elle à la puissance de chauffage ?
Pas forcément. La puissance indiquée sur les emballages des produits est la puissance électrique de l’appareil. Elle permet surtout de dimensionner le disjoncteur du tableau électrique, pour qu’il ne disjoncte pas lorsque le radiateur est à pleine puissance. Nos tests ont montré que les appareils atteignent cette puissance, mais ne la maintiennent pas forcément dans le temps. Lorsque le thermostat est au maximum, certains radiateurs fonctionnent sans interruption à leur puissance maximale : ils délivrent donc une puissance thermique quasiment équivalente à la puissance électrique. D’autres modèles, en revanche, marquent régulièrement des pauses pour éviter de trop contraindre les matériaux et composants électroniques. Or, un appareil de 1 500 W qui s’arrête un tiers du temps ne délivre que 1 000 W de puissance thermique… Ce point est loin d’être anecdotique, car moins l’appareil consomme, plus la montée en température est lente. La température désirée peut même ne jamais être atteinte si le logement souffre d’une mauvaise isolation ou si la pièce est grande, car le radiateur se retrouve de fait sous-dimensionné par rapport aux besoins. Il est donc primordial de choisir ses radiateurs en fonction de leur puissance thermique. Le problème, c’est que même si la législation les y oblige, les fabricants ne l’indiquent pas toujours. Et quand ils le font, c’est souvent dans la notice de l’appareil, que les consommateurs lisent lors de l’installation. Si vous le pouvez, vérifiez sur Internet (les notices sont parfois accessibles sur les sites des fabricants ou des distributeurs) la puissance thermique du modèle qui vous intéresse. Si l’information est introuvable, passez votre chemin…
Faut-il adapter les radiateurs aux pièces de la maison ?
Chaque type de radiateur possède ses avantages et ses inconvénients (même ceux à double cœur dont le principal inconvénient est leur coût élevé !). Pour optimiser son confort et sa consommation d'énergie, il peut donc être utile de varier les modèles en fonction des pièces à chauffer. Pour des pièces à vivre, où le chauffage fonctionne en permanence, la lenteur des chauffages à inertie ne pose pas de problème. À l'inverse, dans une salle de bains, il faut opter pour un appareil qui chauffe vite ! Dans les chambres ou les bureaux, l'inertie ou les panneaux rayonnants sont conseillés, en fonction de votre patience. Et pour les endroits chauffés occasionnellement (dont les résidences secondaires), des convecteurs ou des panneaux rayonnants feront l'affaire : nul besoin de dépenser trop pour chauffer très peu souvent.
Type de pièce | Type de radiateur recommandé |
---|---|
Pièce à vivre (salon, cuisine ouverte...) | Chauffage à inertie, dont la température est stable, ou à double cœur pour profiter aussi d’une rapide montée en température |
Chambre, bureau | Radiateur à panneaux rayonnants, pour une rapide montée en température, ou à inertie à condition de l'allumer avant d'aller se coucher |
Salle de bains | Convecteur ou panneau rayonnant, pour une rapide montée en température |
Pièce de passage (entrée, couloir...) | Convecteur, du fait du faible volume à chauffer |
Pièce rarement chauffée | Convecteur, du fait de son tarif très bas |
Quels sont les radiateurs électriques qui consomment le moins ?
Compte tenu de son parc nucléaire qui lui a fourni une énergie abondante, bon marché et décarbonée, la France a longtemps misé sur le tout-électrique : ce mode de chauffage a représenté jusqu’à 70 % de l’équipement des nouveaux logements en 2010. À tel point qu’à lui seul, notre pays possède autant de radiateurs et de convecteurs électriques que l’ensemble des autres foyers européens ! Un choix qui n’est pas sans conséquences sur le budget des ménages, car si l’électricité est bien « bas carbone », son coût reste plus élevé que celui des autres sources d’énergie. Selon une enquête d’Effy, une entreprise spécialisée dans la rénovation énergétique, qui se base sur les montants déclarés par 50 682 utilisateurs de ses simulateurs de bilan énergétique, l’électricité représentait, en 2019, l’énergie de chauffage la plus chère avec un montant annuel de 15,9 €/m². Bien plus que le gaz (11,7 €/m²) et le bois (5,8 €/m2).
Pour les foyers dotés de radiateurs ou de convecteurs électriques fabriqués dans les années 1980 (les fameux « grille-pain ») – ou dont l’installation date un peu –, et qui habitent dans des passoires thermiques, le risque de précarité énergétique s’avère important. Lorsqu’il ne leur est pas possible de changer de mode de chauffage (investissement trop lourd, logement en location…), ces particuliers peuvent donc être tentés de renouveler leur équipement pour réduire la facture.
Malheureusement, et contrairement à ce que prétendent les vendeurs, un changement de radiateurs n'entraînera pas une baisse drastique de la consommation électrique. Celle-ci ne peut se faire qu'en améliorant l'isolation du logement (toiture, fenêtre à double vitrage, etc.). La raison est simple : les chauffages électriques ont déjà un rendement (le rapport entre l’énergie produite par un système de chauffage et l’énergie qu’il consomme) proche de 100 %. Et cela est vrai pour tous les types de chauffage électrique, même ceux à inertie !
Néanmoins, cela ne signifie pas qu'il est inutile de changer de chauffage. Non seulement les modèles plus récents apportent plus de confort, mais ils permettent aussi des économies d'énergie grâce aux nouvelles technologies qu'ils embarquent : des thermostats plus précis qui évitent le gaspillage, des programmateurs pour ne pas chauffer n'importe quand, et même des détecteurs de présence ou de fenêtre ouverte qui – même s'ils ne sont pas toujours fiables – permettent de réduire légèrement la facture.
Quelles sont les options intéressantes sur un radiateur électrique ?
Les thermostats électroniques
Les thermostats électroniques (qui maintiennent la température à 0,5 °C près) et numériques (à 0,1 °C) sont très précis et permettent donc d’éviter une surconsommation d’énergie, contrairement aux thermostats mécaniques qui affichent 2 °C de marge d’erreur.
La programmation
Elle est disponible sur la plupart des radiateurs, mais tous ne proposent pas le même nombre de fonctions. Certains modèles peuvent être programmés à distance, sur un panneau de contrôle situé à l’entrée du logement.
Radiateur connecté ou connectable, quelle différence ?
Plusieurs appareils de notre comparatif peuvent être pilotés par un smartphone. Si, d’ordinaire, la connectivité relève surtout du gadget (cafetières, lave-vaisselle, etc.), ce n’est pas le cas des radiateurs qui gagnent vraiment à être reliés à Internet. Grâce à cela, il est possible d’allumer et éteindre les appareils à distance, de régler la température, créer des routines (heure du réveil, retour du bureau…), surveiller la consommation, etc.
Mais attention, méfiez-vous des allégations. Connectable ne veut pas dire connecté. Certains appareils, par exemple ceux de GoodHome, peuvent se connecter directement au réseau via leur carte électronique. On parle alors d’appareils « connectés ». En revanche, les radiateurs « connectables » ont besoin d’un module ou accessoire à acheter séparément pour fonctionner. C’est le cas du Percale et du Sorali d’Acova pour lesquels une box Enki (vendue 119 €) est requise. L’Etic d’Applimo et le Caruso d’Airelec doivent, eux, être équipés d’une cassette (ou module) Muller Intuitiv à 79,90 €. Quant aux modèles Sokio d’Atlantic, Tenerife de Thermor et Ipala de Sauter, ils ont besoin d’un pass (ou interface) Cozytouch, disponible à 49 €. Ce pass fonctionne grâce à un pont Cozytouch (vendu, lui, au prix de 79 €) qui converse avec l’application installée sur votre smartphone. Cela semble compliqué, mais l’installation se fait de manière rapide et intuitive. De plus, les trois applications que nous avons prises en main (Enki pour les radiateurs Equation, Intuitiv pour les Noirot, Cozytouch pour les Atlantic, Sauter et Thermor) sont ergonomiques, intuitives et réactives : les radiateurs réagissent immédiatement aux ordres donnés via l’appareil mobile.
→ Test Que Choisir : Comparatif Thermostats connectés
Les détecteurs de présence ou d’ouverture de fenêtres
Ils promettent des économies d'énergie en abaissant la température si besoin. Nous n'avons pas testé les détecteurs de présence. Par contre, nos tests montrent que les détecteurs d'ouverture de fenêtres ne sont pas toujours fiables. Parmi les radiateurs de notre sélection, nous en avons testé 13 qui en sont équipés : quatre d’entre eux n’ont pas décelé un abaissement brutal de la température dans la pièce. Au mieux, le Blyss Tavua l’a repéré au bout de 2 min 50. Au pire, il a fallu attendre 11 minutes avant que le Blyss Anthao coupe le chauffage ; quel gaspillage ! Certains appareils redémarrent automatiquement quand la fenêtre est fermée, d’autres non. La vigilance reste donc de mise.
Quels sont les labels qualité ?
La norme NF Électricité performance note la qualité des appareils : 1 étoile (performances moyennes), 2 étoiles (chaleur stable et économique), 3 étoiles (chaleur stable et très économique) et 3 étoiles-œil (chaleur stable, très économique et présence d’options comme un détecteur de fenêtres ouvertes ou de présence). Le label Promotelec certifie, lui, l’ensemble de l’installation de chauffage électrique. En plus d’exigences minimales pour les équipements (NF Électricité performance 3 étoiles), il contrôle leur bon dimensionnement, la présence d’un thermostat, etc. La certification européenne Eu.BAC s’applique aux modèles qui dépassent les exigences d’efficacité énergétique de l’Union : elle va de AA (le plus économique) à E.
→ Test Que Choisir : Comparatif Radiateurs électriques