Yves Martin
Premières impressions
Déclinaison coupé du SUV ID.4, le nouveau ID.5 de Volkswagen est le troisième modèle 100 % électrique de la gamme. Si les changements sont principalement d’ordre esthétique, le constructeur en a tout de même profité pour intégrer sa nouvelle génération de logiciel permettant d’offrir de nouvelles prestations et d’augmenter l’autonomie.
La tendance des constructeurs à mutualiser les composants d’une voiture à l’autre, et même d’une marque à l’autre dans un grand groupe, rend presque marginales les différences techniques entre les voitures. C’est encore plus vrai avec les modèles électriques où la typologie de la motorisation est identique, gommant de fait les différences de performances pures. L’apparition du SUV ID.5 en est un exemple très concret car on pourrait presque dire qu’il s’agit simplement d’une nouvelle variante coupé de l’ID.4, elle-même sorte d’ID.3 bodybuildée. Plateforme, moteur, agencement intérieur, système d’infotainement… Tout est pareil.
Qualité de vie à bord
Ceux qui seront déjà montés à bord d’un ID.4 auront, à juste titre, une sensation de déjà-vu. Normal, c’est du pareil au même : le combiné d’instruments minimaliste solidaire de la colonne de direction (il bouge en même temps que le volant lorsqu’on règle ce dernier) et un écran central de 12 pouces. L’habitacle est également identique, tout comme les matériaux utilisés et leur assemblage. La qualité demeure au rendez-vous et on apprécie l’habitabilité impressionnante. Même à l’arrière et malgré la ligne plongeante, l’espace est incroyable. Il faut dire que Volkswagen a réussi à ne sacrifier que 12 mm de garde au toit par rapport à un ID.4. De même, le coffre est étonnamment plus grand avec 6 l supplémentaires et atteint 549 l. L’avantage est toutefois perdu si l’on prend le volume total de chargement (jusqu’au toit, sièges rabattus) mais offre tout de même 1 561 l.
Donc, visuellement, aucun élément ne permettra de dire si l’on se trouve à bord d’un ID.5 ou de son petit frère. Il faudra mettre le contact pour faire la différence et remarquer la commande vocale plus pertinente (malgré quelques intrusions inopinées dans une conversation entre deux passagers) ou la navigation qui intègre désormais le planificateur de trajet optimisé intégrant les arrêts pour les recharges et permettant d’arriver à destination le plus vite possible. Enfin, en allant jeter un coup d’œil dans les informations de conduite on pourra aussi s’apercevoir que la voiture dispose d’une autonomie accrue grâce à une meilleure gestion de distribution de la puissance et d’un temps de charge réduit. L’ID.5 accepte, elle, jusqu’à 135 kW en courant continu, soit 10 de plus que l’ID.4. La version GTX, la version à 4 roues motrices et plus puissante, grimpe même jusqu’à 150 kW. Enfin, notons l’affichage tête haute avec réalité augmentée, lui aussi optimisé.
Au volant
L’ID.5 ne peut recevoir qu’un seul pack de batterie de 77 kWh de série et 3 motorisations : un moteur électrique sur l’essieu arrière pour les ID.5 Pro (174 ch) et Pro Performance (204 ch) et un moteur additionnel sur l’essieu avant pour l’ID.5 GTX (299 ch) à transmission intégrale. Dans un premier temps, nous avons pris le volant de la version de base de 174 ch. Si sur le papier la puissance semble plus que raisonnable, dans la réalité, la voiture n’est pas vraiment un foudre de guerre. Certes on est bien au volant d’une électrique et la réponse au démarrage est immédiate, mais ensuite, c’est plus calme. La bonne nouvelle c’est que sur un parcours d’environ 200 km sur des routes de campagne la consommation n’a été que de 16,2 kWh aux 100 km, ce qui amènerait à une bonne autonomie de 475 km. Sur un second trajet, nous avons conduit la version la plus performante, la GTX, sur un peu moins de 150 km réalisés exclusivement sur autoroute à la vitesse réglementée. Là, la consommation s’est établie à 19,7 kWh aux 100 km : encore une performance raisonnable car les conditions sont les plus difficiles pour une voiture électrique. C’était aussi l’occasion d’apprécier la grosse différence de puissance et notamment des accélérations beaucoup plus vives et de vérifier les progrès réalisés en termes de gestion d’énergie et l’ID.5 GTX, plus puissant (95 ch de plus !) que l’ID.4 essayé il y a 15 mois, et dont l’appétit montait à 22,4 kWh/100 km dans des conditions similaires.
Pour le reste, le comportement de la routière électrique ne présente pas de particularités tant en ce qui concerne les qualités de tenue que la fermeté des suspensions sur les petites bosses. Sur la route, nous avons encore noté des imprécisions du GPS qui, malgré ses améliorations, nous place parfois sur la mauvaise route, ce qui engendre des recalculs d’itinéraires inutiles. Et, bien sûr, cela se passe lorsque la situation est compliquée comme au niveau d’échangeurs d’autoroutes, c’est un peu pénible. L’autoroute nous aura permis d’évaluer la nouvelle aide à la conduite proposée avec le Travel Assist 2.5 avec échange de données : l’assistance au changement de voie. En ayant activé le régulateur de vitesse automatique (avec maintien dans la file), il suffit de donner une impulsion sur le clignotant du côté souhaité pour que la voiture change toute seule de voie. Pour ce faire, les capteurs d’angles morts et les caméras gèrent la possibilité d’effectuer ou non la manœuvre.
L’autre nouveauté est le système Park Assist Plus avec fonction mémoire. En plus du guidage complet de la voiture, incluant le braquage, l’accélération et le freinage lors des manœuvres de stationnement, ou de sortie des places de stationnement en créneau (dans les limites du système), le système (en option) peut reproduire de manière autonome les manœuvres enregistrées, en dessous de 40 km/h et sur un parcours de 50 mètres maxi. Rentrer dans son garage sans rien faire devient possible !
Le Volkswagen ID.5 en résumé
Compris entre 52 550 € et 59 250 €, le nouveau SUV coupé ID.5 de Volkswagen s’affiche à des prix élevés. Avec la même batterie et une puissance de 204 ch, l’ID.4 débute à 47 660 €. Alors certes, c’est 5 000 € de moins, mais on ne profite pas des évolutions technologiques (la mise à jour va bientôt être proposée mais on ne connaît pas les conditions) ni du style plus dynamique de l’ID.5. Cependant, l’ID.5 est aussi plus cher qu’une Kia EV6 (48 690 € pour la version 229 ch avec batterie de 77,4 kWh) qui, elle aussi, dispose de bons atouts.
Les +
- Habitabilité
- Niveau technologique
- Consommation
- Qualité de fabrication
Les -
- GPS
- Prix
- Commande vocale perfectible