ACTUALITÉ
Kia EV6

Premières impressions

Avec l’EV6, Kia continue son offensive électrique en proposant une voiture performante et très stylée, entre SUV et routière. Elle est aussi très technologique et dispose d’une excellente habitabilité. On regrette néanmoins son confort perfectible.

Qui aurait pu affirmer il y a seulement 5 ans que les voitures électriques feraient jeu égal avec les motorisations diesel et représenteraient 25 % des ventes en France, dont un tiers de modèles 100 % électriques ? Et avec 32 % de ses modèles électrifiés, Kia est l’un des constructeurs les plus en avance dans ce domaine et continue son offensive en proposant l’EV6, une voiture 100 % électrique totalement nouvelle située entre un SUV et une routière : un crossover, en somme.

Qualité de vie à bord

La qualité de fabrication de l'habitacle de la nouvelle Kia est très bonne.

L’intérieur de la Kia EV6 est tout aussi particulier que l’extérieur. Le très large bandeau qui court sur la planche de bord et qui reçoit les deux écrans, façon Mercedes Classe A et déjà utilisé chez sa cousine la Hyundai Ioniq 5, nous plonge tout de suite dans une ambiance high-tech. Et dès que le contact est mis, l’effet s’en ressent d’autant plus. On remarque tout de suite le bandeau tactile sous les aérateurs centraux avec ses pictogrammes rétroéclairés. Grâce à lui, il est possible de gérer deux fonctions en touchant le symbole dédié : soit le chauffage/climatisation soit la navigation. Mais attention, les touches sont un peu sensibles et il faudra faire bien attention où l’on passe les doigts pour éviter de faire une mauvaise manipulation. L’écran, tactile lui aussi, est assez facile à gérer.

La barre tactile donne accès aux réglages de la climatisation et de la navigation.

Toutefois, la présence de nombreuses icônes rend l’ergonomie un peu complexe et demande de l'habitude. Mais lorsqu’on a bien intégré la position et la fonction des commandes, tout devient plus intuitif. Nous avons un peu la même impression au niveau du volant qui reçoit bon nombre de boutons et de mollettes. Là encore, même s’il sera un peu dérouté au départ, le conducteur arrivera assez vite à prendre ses marques. À noter que notre version était équipée de l’affichage tête haute avec fonction de réalité augmentée. Cette option ne nous a pas vraiment convaincus car l’affichage dynamique de la flèche indiquant la direction à prendre manque de précision. Même défaut sur le système de navigation qui nous a donné un peu de fil à retordre et imposé plusieurs demi-tours. Les indications vocales ont en effet souvent un temps de retard, nous indiquant de tourner alors que la route concernée est déjà dépassée. Notre dernier grief concerne la position du volant qui masque les angles supérieurs du combiné d’instruments. Ainsi, selon la position de conduite, ce sera plus ou moins gênant pour le conducteur. Un défaut déjà constaté sur la Hyundai Ioniq 5.

Le volant cache les angles supérieurs du combiné d'instruments.

La qualité de fabrication est de bonne facture et la texture originale du revêtement de la planche de bord du plus bel effet. Les occupants seront bien lotis et disposeront de suffisamment de place. Si c’est vrai à l’avant, cela l’est encore plus à l’arrière où la place pour les jambes est quasiment exceptionnelle et digne des grandes routières. Dommage en revanche que les sièges avant, relativement plats et durs, manquent de maintien latéral. Si cela n’est pas vraiment gênant pour le conducteur qui trouve un point d’appui avec le volant, pour le passager cela peut être plus compliqué et ce dernier sera un peu à la peine dans les virages. On regrette aussi une visibilité de trois quarts arrière moyenne. Elle est en revanche très bonne vers l'avant grâce au capot plongeant et relativement court. Enfin, le volume de coffre, avec ses 480 litres, est juste dans la moyenne de la catégorie. Il est toutefois possible de trouver un peu de place dans le coffre avant qui, selon les versions, offre de 20 à 52 litres de rangement supplémentaire.

Si le volume du coffre est acceptable, l'espace pour les occupants arrière est remarquable.

Au volant

La Kia EV6 est disponible en deux versions. L’une à deux roues motrices (arrière) dotée d’un moteur de 229 ch (168 kW) pour un couple de 350 Nm. La seconde est une version à quatre roues motrices équipée d’un second moteur pour entraîner les roues avant et offrant une puissance totale de 325 ch (239 kW) et un couple maxi de 605 Nm. Les voitures disposent alors respectivement de 528 km et de 506 km d’autonomie selon la norme WLTP. Des chiffres qui sont, encore et toujours, bien optimistes par rapport à la réalité. Nous avons conduit la version à deux roues motrices et notre autonomie globale s’est établie à un peu moins de 400 km (387 exactement) avec une consommation électrique de 20 kWh. C’est proche de ce que nous avions constaté en 2019 lors de la prise en main de la Tesla Model 3. Mais si la Kia ne se démarque pas vraiment en termes d’autonomie, c’est par ses performances de recharge qu’elle excelle. En effet, grâce à son architecture utilisant une haute tension de 800 V, elle est capable d'accepter une puissance de charge de 239 kW qui lui permet de passer de 10 à 80 % en seulement une vingtaine de minutes (18 min exactement). Cela équivaut à un surcroît de 100 km en seulement 4 min 30 s. Bien sûr, le temps s’allonge si on utilise une wallbox sous 11 kW (32 A) et il faudra alors 7 h 20 pour passer de 10 à 100 % de charge. Un délai qui augmente encore drastiquement sur une prise traditionnelle et passe à 32 h 45.

La Kia EV6 peut se recharger très rapidement et servir de source d'énergie pour alimenter d'autres appareils.

Sur la route, la Kia EV6 souffle un peu le chaud et le froid. Son plus gros défaut vient de ses suspensions trop fermes, notamment sur les petites bosses : toutes les irrégularités de la route sont intégralement retransmises aux occupants. Et, comme les sièges sont également fermes, il vaut mieux ne pas être trop sensible du dos. Heureusement, sur autoroute cela est beaucoup moins vrai et les trajets se font alors dans un confort acceptable. Nous avons apprécié que la gestion de la puissance de la récupération d’énergie au freinage se fasse via les palettes situées au volant. Cela permet d’adapter le ralentissement au type de route et de bénéficier d’un ralentissement plus ou moins fort selon les circonstances. Et, pour ceux qui ne veulent pas gérer cette fonction, il existe une position automatique où l’électronique gère elle-même le niveau de récupération. Nous avons également eu l’occasion de tester le freinage automatique d’urgence et sa très bonne maîtrise de l’arrêt du véhicule, notamment lorsque le régulateur de vitesse est enclenché. Le système anticipe en effet très bien le besoin de ralentissement et freine le véhicule assez tôt avant de finir par l’arrêter, sans action de la part du conducteur, tout en douceur et quasiment sans à-coups.

Parmi les systèmes de sécurité, le freinage d'urgence autonome.

Sécurité

La Kia EV6 dispose d’un large panel de systèmes d’aide à la conduite comprenant notamment le régulateur de vitesse couplé à la navigation, l’aide au stationnement intelligent à distance (il est possible de garer/sortir la voiture sans être à l’intérieur), le système de freinage multicollision, le freinage automatique d'urgence avec détection des piétons, des cyclistes et fonction de croisement, l’assistance active à la conduite dans les embouteillages ou encore la reconnaissance des panneaux de signalisation avec régulation automatique de la vitesse.

La Kia EV6 en résumé

Conçue dès les premiers coups de crayon pour être une voiture électrique, la Kia EV6 en tire des avantages et offre une habitabilité exemplaire. Dommage que son niveau de confort soit un peu en retrait de ce qui se fait dans le segment. En revanche, elle est l’une des plus performantes et, grâce à sa batterie de grande capacité, dispose d’une autonomie acceptable et se recharge relativement vite. Le nombre de concurrentes n’est, pour le moment, pas très important et elle devra se mesurer à sa propre cousine, la Hyundai Ioniq 5. Et là, avec des tarifs compris entre 47 990 et 55 790 €, elle part avec un léger handicap financier car la Ioniq 5 est vendue de 43 600 à 59 900 €.

Les +

  • Ligne
  • Qualité de fabrication
  • Recharge
  • Niveau d’équipement
  • Agrément de conduite

Les -

  • Suspensions et sièges trop durs
  • Visibilité vers l’arrière
  • GPS

Yves Martin

Yves Martin

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