ACTUALITÉ
Pouvoir d’achat (mars 2023)

L’alimentation première cause d’inflation, l’énergie se calme

Avec une hausse moyenne de 19 % en 1 an, les produits alimentaires sont désormais les premiers contributeurs à l’inflation. Mais si la tempête semble refluer pour l’énergie, les prix se maintiennent à des niveaux élevés.

Les premiers contributeurs à l’inflation sont désormais clairement les produits de grande consommation (alimentation et hygiène-droguerie). Leur hausse atteint 19 % en mars par rapport à mars 2022, selon nos calculs.

C’est une nouvelle accélération, et 3 points de plus qu’en février, alors que l’inflation totale, elle, reflue légèrement à 7 % contre 7,7 % le mois dernier. À ce niveau historique, les paniers anti-inflation annoncés par les principaux acteurs de la grande distribution (Auchan, Casino, Carrefour, Intermarché, Système U), qui ne portent que sur leurs marques propres (soit 20 à 30 % du panier moyen), relèvent davantage de la stratégie commerciale que d’une réelle lutte contre la hausse des prix !

Du côté de l’énergie en revanche, on note un début de retour au calme. Si le gaz et l’électricité maintiennent des niveaux d’inflation de respectivement 16 et 15 %, les carburants (gazole, essence et fioul) sont pour leur part en retrait, avec des prix respectivement inférieurs de 8 %, 3 % et 20 % à leurs niveaux de mars 2022. Attention néanmoins, cette accalmie n’est qu’un trompe-l’œil : les évolutions sont calculées sur 12 mois ; or, mars 2022 a marqué un pic des cours des matières premières énergétiques, juste après le déclenchement du conflit en Ukraine, et avant la mise en place de la remise à la pompe sur le carburant. Mais la hausse était enclenchée depuis début 2021 et la reprise économique post-Covid. Les tarifs pour les consommateurs fluctuent désormais depuis 1 an à des niveaux nettement plus élevés qu’auparavant.

Depuis, l’inflation a gagné d’autres secteurs :

  • les produits d’équipement de la maison (petit et gros électroménager, high-tech) du fait de pénuries de pièces liées au coût du transport maritime et à la désorganisation qui prévaut en Chine du fait de la gestion hasardeuse de la pandémie par le gouvernement ;
  • les services (assureurs, opérateurs TV ou Internet) ont embrayé ;
  • la hausse se propage désormais aux loyers.

Alors que les cours de nombreuses matières premières refluent depuis plusieurs mois sur les marchés mondiaux, on peut s’interroger sur les hausses enregistrées dans certains secteurs, en particulier les services et les loyers, qui ne mettent pas de matières premières en jeu ‒ ou en de faibles proportions, par exemple lors de travaux d’entretien (coût des matériaux en forte hausse) ou dans le cas de chauffage et eau chaude collectifs. Aux États-Unis, presse et citoyens commencent à évoquer une greedflation, contraction des mots anglais greed (cupidité) et inflation, c’est-à-dire le fait que les entreprises s’abritent derrière l’inflation pour augmenter indûment leurs prix, au profit de leurs marges, mais aux dépens des consommateurs.

Méthodologie

Que Choisir évalue le taux d’inflation mois par mois, à partir de ses propres observations. Pour près de 40 % des dépenses de consommation, nous disposons de données permettant d’évaluer des variations mensuelles de prix, basées sur nos relevés effectués en grandes surfaces (pour l’alimentation, la boisson et l’hygiène-beauté), ainsi que sur les offres tarifaires tirées de nos comparateurs de prix (énergie, carburants, mutuelles, forfaits mobiles, fournisseurs d’accès à Internet, assurances habitation, banques, équipements électroménagers). Chaque prix est ensuite pondéré par la fréquence d’achat et agrégé dans une moyenne générale.

Pour les autres postes de dépenses (loyer, dépenses de logement et de transport, hôtels et restauration, loisirs, habillement et santé), Que Choisir se réfère aux évaluations de l’Insee.

Attention : par convention, les variations de prix sur une période (par exemple pour le mois de mai 2022) sont calculées par rapport à la même période de l’année précédente (le mois de mai 2021). Ceci afin de s’affranchir des mouvements saisonniers des tarifs (par exemple ceux des fruits et légumes, très dépendants de la saison et des conditions de récolte).

Elsa Casalegno

Elsa Casalegno

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