De l’importance du lieu de vente

Vendus exclusivement en pharmacie pour certains, en parapharmacie ou en magasin bio pour d’autres mais jamais en hypermarché, les sprays assainissants d’huiles essentielles sont auréolés d’une bonne image. « Si c’est vendu en pharmacie, ça ne peut pas être mauvais, c’est bon pour la santé », et « Si c’est vendu en magasin bio, c’est naturel », entend-on souvent. Les utilisateurs sont convaincus que ces produits n’ont rien à voir avec les désodorisants issus de la chimie industrielle vendus en grande surface. Ils sont présumés vertueux.

En choisissant de les commercialiser dans des points de vente identifiés par le grand public comme soucieux de la santé, du bien-être et de la nature, les fabricants ont réussi un coup de maître. Des devantures de pharmacies et de parapharmacies affichent des publicités grand format pour des sprays assainissants, accréditant l’idée qu’ils sont bons pour la santé.

Or, contrairement à une croyance bien ancrée, la vente en pharmacie ou en parapharmacie n’est en aucun cas un gage de qualité ou d’innocuité. Dans ce domaine, être distribué en pharmacie relève uniquement d’un positionnement marketing. Cette stratégie conforte le discours du fabricant sur les bienfaits de son produit et rend ses allégations santé plus crédibles. Mais en réalité, la plupart des sprays assainissants ont le statut de biocide, tout comme les bombes insecticides. Ils pourraient tout aussi bien être vendus dans les rayons « entretien de la maison » des grandes surfaces.