ACTION UFC-QUE CHOISIR
Sécheresse

La France est championne du monde... de la croissance de l'irrigation

Le bilan ministériel du 21 juillet atteste d'une forte croissance de la sécheresse sur le territoire français : 31 départements sont classés en « situation préoccupante » et 20 départements font l'objet d'un arrêté de restriction total sur au mois un bassin versant.

Outre la faiblesse des pluies hivernales, ce retour continuel de la pénurie d'eau en été s'explique par un facteur essentiel : la France détient le record mondial de progression de l'irrigation depuis le début des années 1980.

Le plus récent bilan comparatif de l'OCDE montre, qu'entre 1980 et 2001, les superficies irriguées ont augmenté de 89,7% en France contre 29,9% pour la moyenne mondiale et 28,5% pour la moyenne de l'Union Européenne à 15.

Les pays recensés par le bilan de l'OCDE ne présentent pas de croissance de l'irrigation comparable à celle de la France. Les grandes nations agricoles ont une évolution beaucoup plus modérée : +9,3% pour les Etats Unis, + 59% pour l'Australie et -14% pour le Japon. Plus encore, même dans les pays à climat chaud, la progression des surfaces irriguées a été plus raisonnable qu'en France : +20,6% en Espagne, +12,5% en Italie, +26,9% au Mexique et +66% en Turquie.

Certes, ce bilan mondial, qui s'arrête en 2001, n'inclut pas la diminution des surfaces irriguées françaises en 2005, qui n'est pas encore validée par un organisme statistique officiel. Mais, en admettant que cette baisse soit avérée, la France garderait sa place de numéro 1 mondial.

L'UFC-Que Choisir rappelle, qu'en France, l'irrigation agricole représente 80 % de la consommation nationale nette d'eau durant l'été et que la rareté de la ressource oblige à de coûteux investissements qui augmentent le prix de la facture d'eau des consommateurs.

L'UFC-Que Choisir constate que les ministères de l'Ecologie et de l'Agriculture refusent de prendre des mesures visant à une diminution structurelle de l'irrigation en France. Le projet de loi sur l'eau, en cours d'examen au Parlement, a évacué toute possibilité d'accroissement de la taxe sur l'irrigation. Quant aux mesures agro-environnementales, qui permettent d'aider l'agriculteur à diversifier ses cultures pour moins consommer d'eau, elles ont seulement augmenté de 3,1% en 2005.

Devant l'autisme du gouvernement, l'UFC-Que Choisir en appelle aux parlementaires : il est encore temps d'amender le projet de loi sur l'eau pour que la France ne soit plus le mauvais élève de la planète en matière de maîtrise de la consommation agricole de l'eau.

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