DéodorantsL'aluminium, matière à soupçons
Largement utilisés dans les antitranspirants, les sels d'aluminium sont loin d'avoir livré tous leurs secrets. Leur présence pose question : pas forcément inoffensifs, ils ne sont pas synonymes d'efficacité.
Composition
Nous avons analysé la composition sur la base de la liste d'ingrédients, mais aussi en dosant les allergènes et les sels d'aluminium. Les allergènes doivent figurer sur la liste des ingrédients si leur concentration dépasse 10 mg/kg. Nous les avons dosés par chromatographie gazeuse couplée à de la spectrométrie de masse après extraction par des solvants organiques. Les sels d'aluminium ont été dosés par absorption atomique.
Étiquetage
Nous avons vérifié la présence des mentions obligatoires, la lisibilité, la clarté, le caractère indélébile, l'usage du français.
Efficacité
On s'assure que l'application du produit est aisée (diffusion homogène et pression ou roulement de la bille corrects) et qu'il n'y a pas de traces sur le T-shirt ni sur la peau 8 h après application. Par ailleurs, l'efficacité proprement dite est évaluée par rapport à une aisselle non désodorisée. L'efficacité déodorante (aptitude à masquer les odeurs corporelles) est évaluée au bout de 8 h. L'efficacité antitranspirante est estimée au bout de 4 et 8 h par le sujet lui-même, qui juge, au toucher, de l'humidité de son aisselle et repère les éventuelles auréoles sur son vêtement.
Respect de la peau
On applique 0,02 ml de produit sur la peau du dos sous patch occlusif pendant 48 h, et un dermatologue évalue « à l'aveugle » par rapport à un témoin (patch seul sans produit) les éventuels phénomènes d'irritation : érythème, oedème, sécheresse, desquamation, vésicules... Cette opération s'effectue sur dix volontaires, hommes et femmes.
Émissions
Les produits sont vaporisés dans une chambre de Plexiglas par un orifice et des cartouches absorbantes permettent de piéger spécifiquement les composés organiques volatils (COV) et aldéhydes volatils. Les COV sont extraits par désorption thermique, puis quantifiés par chromatographie en phase gazeuse couplée à de la spectrométrie de masse. Les aldéhydes, quant à eux, sont extraits par désorption chimique puis analysés par chromatographie liquide couplée à une détection UV.