Refusons de payer pour Enedis !
Vous allez payer 15 € par an pendant 10 ans pour permettre à Enedis d’installer un compteur communicant pour lequel vous n’avez aucune contrepartie.
Refusez cette contribution forcée en exigeant :
• l’accès libre et simple à l’information sur votre consommation, pour en faire un véritable outil de maîtrise de la consommation énergétique ;
• la révision de la rémunération d’Enedis, qui empocherait une marge de 500 millions d’euros.
Alors que le gouvernement avait toujours promis que le déploiement du compteur Linky serait gratuit pour les ménages, la Cour des comptes confirme, dans son rapport public annuel 2018, les alertes initiales de l’UFC-Que Choisir : ces compteurs, pensés par et pour Enedis, ont un intérêt trop limité pour le consommateur qui va pourtant les financer à travers sa facture d’électricité !
Refusons que ces « chers » compteurs (130 € en France contre 80 € en Italie) soient financés par les seuls consommateurs, d’autant que l’information pertinente pour une meilleure maîtrise de la consommation énergétique est aux abonnés absents ! Les informations disponibles via les compteurs sont très maigres et peu accessibles. L’affichage déporté, permettant une information en temps réel plus complète et lisible, est limité aux seuls ménages précaires. En l’état, les compteurs Linky ne sauraient donc garantir une meilleure maîtrise de la consommation énergétique par les ménages !
La Cour des comptes le confirme : « Les gains que les compteurs peuvent apporter aux consommateurs sont encore insuffisants. Ce sont pourtant eux qui justifient l’importance de l’investissement réalisé. »
Notre demande
Alors que la Cour des comptes pointe un surcoût de 500 millions d’euros au profit d’Enedis, nous demandons aux autorités publiques (État, Commission de régulation de l’énergie) d’intervenir pour :
• améliorer le dispositif, particulièrement au niveau de l’information des usagers sur leur consommation, pour en faire un véritable outil de maîtrise de la consommation énergétique ;
• revoir les conditions de financement du compteur, et notamment les conditions de rémunération d’Enedis.
Mise à jour du 15/03/2018
Droit de réponse d’Enedis
Enedis réaffirme l’importance de Linky pour la réussite de la transition énergétique. Ni le compteur Linky et ni l’intervention de remplacement ne sont facturés.
Enedis, entreprise de service public, tient à rappeler, tout comme la CRE l’a souligné, que le coût du compteur Linky est neutre pour les clients.
Ni le compteur, ni l’intervention de remplacement ne leurs sont facturés. Par ailleurs, les économies réalisées grâce à cette nouvelle technologie permettent d’équilibrer les dépenses. Au final, l’impact est bien neutre pour le client.
Quant à la rémunération du projet, elle a été évaluée par la commission de régulation de l’énergie qui l’encadre depuis 2007. Le remplacement de 35 millions de compteurs en seulement 6 ans constitue un défi industriel et logistique hors norme, qui a permis la création de plusieurs milliers d’emplois.
Enedis propose un débat contradictoire télévisé avec UFC-Que Choisir afin d’apporter tous les éléments de réponse sur le compteur Linky.
Le changement des compteurs est nécessaire pour moderniser le réseau de distribution d’électricité afin de développer le solaire, l’autoconsommation, les voitures électriques… et c’est grâce à eux, entre autres, que nous serons collectivement acteurs de la transition énergétique et que nous gagnerons ce combat majeur.
Chaque client apportera sa pierre à l’édifice en suivant sa consommation d’électricité sur son espace personnel, en agissant pour la réduire et ainsi impacter directement sa facture d’électricité.
Enedis met tout en œuvre pour améliorer l’accès, par chaque client, à ses données de consommation, grâce à un site internet et une application mobile gratuite « Enedis à mes côtés ».
Nous sommes engagés dans la durée pour accompagner les clients sur ces sujets.
Réponse de l’UFC-Que Choisir
Si la pose du compteur n’est pas facturée en tant que telle, le déploiement de Linky (5,7 milliards d'euros), sera bel et bien supporté par l’ensemble des consommateurs à travers leur facture d’électricité, à compter de 2021, plus particulièrement dans le cadre du tarif d’acheminement (Turpe) comme l’a d’ailleurs rappelé la Cour des comptes. La neutralité du projet pour les consommateurs, alléguée par Enedis, n’interviendra qu'à partir du moment où les économies sur le réseau (relèves et interventions à distance, etc.), aujourd’hui largement estimées, seront réelles, ce que la Cour des comptes elle-même met en doute. Par ailleurs, la neutralité n’empêche en rien le fait que le projet Linky reste largement surrémuneré, loin de la couverture des coûts et de la marge « raisonnable » qu’impose la loi.
Mais surtout, la capacité pour les consommateurs de pouvoir utiliser Linky pour mieux suivre leur consommation et la maîtriser, affirmée par Enedis, est loin d’être garantie. Plusieurs autorités ont ainsi, comme nous, alerté sur le fait qu’en l’état, le compteur ne le permet pas. Dès 2010, le Directeur des énergies renouvelables de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) affirmait que « Linky, tout seul, ne fait pas faire des économies d'énergie »… En 2014, le Médiateur national de l’énergie a également rappelé que le « dispositif d’information sur Internet n’était pas suffisant pour inciter les ménages à réduire leur consommation » et a préconisé, dans une position commune avec l’Ademe, d’équiper Linky, pour tous les consommateurs, d’un afficheur déporté, solution d’information en temps réel en kWh et en euros, comme cela a pu se faire ailleurs en Europe, notamment au Royaume-Uni.
Bref, l’UFC-Que Choisir, qui a toujours accepté de débattre sur tous les sujets et qui est en faveur d’une meilleure maîtrise de la consommation énergétique par les consommateurs, maintient sa position selon laquelle le coût du déploiement du compteur, supporté par les ménages, ne sera pas, faute de révision du financement du projet et d’informations pertinentes sur sa consommation, compensé par les éventuelles économies, d’où ses demandes.