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Assurance maladie

Un nouvel espace pour votre santé

Les 69 millions d’assurés français peuvent accéder depuis le jeudi 3 février à « Mon Espace Santé », un nouveau portail de services qui remplace le dossier médical partagé (DMP). Au cours des prochains mois, il va s’enrichir de plusieurs fonctionnalités.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé le 3 février le lancement officiel de l’espace numérique de santé, baptisé « Mon espace santé ». « Il y a bientôt 25 ans, la carte vitale venait transformer et simplifier le quotidien des patients et des professionnels de santé. Un quart de siècle après l’arrivée de cet outil si précieux, nous franchissons un nouveau cap dans le développement du numérique en santé », s’est félicité le ministre.

La réforme « Ma santé 2022 » prévoyait la création automatique, le 1er janvier 2022, de cet espace numérique individuel. Tous les usagers du système de soins recevront un courrier ou un courriel d’ici la fin du mois de mars pour les prévenir de ce lancement : ils auront le droit de s’opposer à son ouverture, mais en l’absence de réponse dans un délai de 1 mois, celui-ci sera mis en service. Si vous le souhaitez, vous pouvez activer le vôtre avant la réception de ce message, en vous connectant au site Monespacesante.fr.

En privilégiant le système « d’opt-out » (l’assuré doit refuser l’activation de son espace s’il ne souhaite pas en profiter), le gouvernement veut éviter de réitérer le fiasco du dossier médical partagé (DMP) : annoncé en 2004, opérationnel depuis 2011, maintes fois relancé, il n’a été adopté que par 10 millions d’assurés.

Les données de « Mon espace santé » seront hébergées par deux sociétés françaises disposant de l’agrément Hébergeur de données de santé (HDS). Il s’agit de Santeos pour les données du dossier médical partagé et d’Atos pour les autres données du portail. Ce choix d’entreprises françaises devrait éviter à « Mon espace santé » de s’enliser dans la même polémique que celle qui touche le Health Data Hub, un autre projet de plateforme regroupant une grande partie des données de santé des Français. L’hébergement de ces données a été confié sans appel d’offres à l’américain Microsoft, un choix dénoncé par de nombreux acteurs dont le Conseil de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) dans un avis publié le 3 février.

De nouveaux services

Ce nouvel outil intègre d’ores et déjà le DMP, qui permet de stocker des documents (ordonnances, antécédents médicaux, comptes rendus d’hospitalisation…) et de les partager avec les professionnels de santé, et une messagerie sécurisée de santé. Grâce à elle, il est possible pour un patient d’échanger en toute confidentialité avec les professionnels de santé, alors qu’actuellement, seuls ces derniers bénéficient d’un tel système (MSSanté) pour communiquer entre eux. « Mon espace santé » veut répondre à ce manque en fiabilisant les échanges, comme les envois de comptes rendus de résultats d’examen.

Dans les prochains mois, le portail doit s’enrichir avec la mise en place d’un agenda électronique (gestion des rendez-vous médicaux, rappels de vaccin, de dépistage…) et d’un catalogue d’applications liées à la santé et au bien-être. Celles-ci ont été développées par des acteurs publics et privés puis validées par l’État. Grâce à elles, vous accéderez, par exemple, à des services de téléconsultation et de prise de rendez-vous en ligne.

D’autres innovations continueront à être implémentées en 2023, comme la possibilité de déléguer l’accès à « Mon espace santé » à un proche choisi par l’utilisateur ; la visualisation des images médicales (IRM, radio…) directement dans l’espace ; mais aussi l’intégration d’ordonnances électroniques authentifiées par QR code. « Cet outil ne sera pas figé, ce ne sera pas une mauvaise caricature de projet administratif qui débarque avec 20 ans de retard : il sera évolutif et s’adaptera autant aux besoins qui apparaîtront qu’aux demandes qui seront formulées par les patients et les professionnels de santé », a déclaré le ministre.

Dans son discours, il a également promis la mise en place d’un « réseau d’acteurs professionnels et bénévoles en capacité de former et d’accompagner notamment les personnes les plus éloignées du numérique » dans la prise en main ce nouvel espace. « Il n’est pas question que “Mon espace santé” soit réservé à celles et ceux qui sont à l’aise avec le numérique, tout le monde doit y avoir accès et c’est l’une des conditions de sa réussite », a-t-il insisté.

Une carte Vitale dématérialisée

La carte Vitale, grâce à laquelle on a pu passer de la feuille de soins papier à son homologue électronique, est également en train d’évoluer. Elle sera disponible l’an prochain gratuitement sur smartphone (Android et iOS) pour l’ensemble des affiliés à l’Assurance maladie, après une phase d’expérimentation prévue dans 10 départements, où un déploiement progressif aura lieu jusqu’en 2023. Cette version numérique, qui n’a pas vocation à remplacer la carte verte présente dans nos portefeuilles (dont l’une des limites est l’absence de lecteur de puce au domicile du porteur), donnera la possibilité de se connecter à « Mon espace santé » et à d’autres services publics (impôts, etc.) via le portail FranceConnect.

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