par Boris Cassel
Camping (vidéo)Dans les coulisses de la formation des animateurs de Camping Paradis

Avant de mettre l’ambiance tout l’été dans l’un des 85 sites de Camping Paradis, les animateurs sont formés en Vendée. Ils ont deux mois pour maîtriser les codes de la franchise. Reportage.
Vêtus de sweat-shirts à capuche et de polos bleus, une quarantaine de jeunes adultes chahutent sous le préau du camping des Jonquilles de la Tranche-sur-Mer (Vendée). Mais dès que les premières notes de « Fiesta Boom Boom » résonnent, ces vingtenaires se lancent dans une chorégraphie déroutante. Pendant trois minutes, ils tapent dans leurs mains, font onduler leurs bras, miment l’essuie-glace et finissent en chenille géante. Ils connaissent la danse par cœur. En cette fin mars 2025, ils terminent une formation de deux mois pour devenir animateur de camping. Et la chanson est au programme. C’est même l’un des piliers de Camping Paradis, l’entreprise qui les emploie.
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Celle-ci propose un concept assez simple : des campings ressemblant à celui de la série télé éponyme diffusée sur TF1. S’ils veulent intégrer le réseau et profiter de sa visibilité, les patrons des 85 sites franchisés (des indépendants pour la plupart) doivent respecter un certain nombre de « marqueurs » de ce feuilleton, tels que la voiturette dans les allées ou les chorégraphies. Ils ont le droit d’embaucher leur propre personnel. Toutefois, le plus simple et le moins cher, c’est de s’appuyer sur les « apprentis » fournis par le groupe. « Nous formons ici 140 personnes par an, en deux sessions. Elles obtiennent un titre professionnel de niveau 4 à la fin », explique Julien Seppe, le directeur de la formation. Qu’apprennent-elles concrètement ? À concevoir des cours d’aquagym, des jeux apéro, à animer des ateliers pour enfants, à organiser des spectacles de soirée… Bref, tout ce qui rythme la vie d’un camping populaire. Néanmoins, toujours en respectant le positionnement de la marque, celui, pour reprendre les mots de son fondateur, Olivier Lachenaud, de « campings familiaux animés ».

L’importance du savoir-être
Pendant 45 minutes, trois futurs animateurs présentent le show qu’ils ont imaginé. Ils se donnent à fond dans une ambiance électrique. À l’heure du débriefing, Julien Seppe s’agace : « Leur spectacle était plutôt bien, sauf que certains morceaux de musique comportaient des gros mots. Il n’est pas possible d’utiliser ce genre de vocabulaire dans un camping familial. » La formation porte donc aussi beaucoup sur le savoir-être. « Certaines choses ne sont pas tolérables. Ils ne peuvent pas, par exemple, traverser le site avec une bouteille d’alcool à la main », rappelle-t-il. Et s’il insiste tant sur le comportement, c’est que ces jeunes viennent d’horizons divers et n’ont pas tous été formés au préalable à l’accueil du public.
« Pour les recruter, nous démarchons toutes les missions locales de France et mettons des annonces sur les réseaux sociaux », indique Julien Seppe. Nombre d’entre eux viennent des Hauts-de-France, à l’instar de Mathieu, 21 ans, qui a multiplié les boulots après son bac commerce dans le secteur de la boulangerie ou du BTP. « Lorsque la mission locale m’a parlé de Camping Paradis, j’ai cru que c’était une blague. Je n’y connaissais rien à l’animation. Mais ça m’intriguait », souligne-t-il. Et d’ajouter : « Si je n’avais pas bossé ici, je serais allé à l’armée ou j’aurais repris un de mes anciens jobs. » Séduit par « l’ambiance très famille », il compte bien « faire son trou » dans le monde du camping.
Boris Cassel