par Rosine Maiolo
par Rosine Maiolo
Après plus d’une décennie de statu quo, les plafonds des honoraires d’agence à la charge des locataires seront revalorisés au 1er janvier 2026. Un récent arrêté acte leur indexation sur l’indice de référence des loyers (IRL).
Les frais payés par les locataires vont donc augmenter légèrement à compter du 1er janvier 2026. L’arrêté ministériel du 17 juillet 2025 met fin à près de douze ans d’immobilisme en autorisant une revalorisation des plafonds encadrant les honoraires que les agences immobilières peuvent facturer aux locataires. Les nouveaux montants, indexés sur l’indice de référence des loyers (IRL), s’appliqueront aux baux signés à partir du 1er janvier 2026.
Depuis l’entrée en vigueur de la loi Alur en 2014, lorsqu’un bailleur fait appel à une agence immobilière pour louer son bien, il doit prendre en charge les honoraires de ce professionnel notamment les frais de gestion locative. Toutefois le coût de quatre prestations peut être partagé avec le locataire : la visite du logement, la constitution du dossier, la rédaction du bail et l’état des lieux d’entrée. La répartition entre le bailleur et le locataire ne s’effectue pas forcément de façon égalitaire. Précisément, la part imputable au locataire doit être inférieure ou égale à un plafond, fixé par mètre carré de surface habitable. Et dans tous les cas, la facture du locataire ne peut pas être plus importante que celle du bailleur.
Ces plafonds, variables selon la zone géographique du bien loué, n’avaient encore jamais été ajustés. Pourtant la loi prévoit expressément, depuis 2014, qu’ils sont révisables chaque année. Mais les arrêtés nécessaires à une telle revalorisation n’avaient pas été pris. Saisi par plusieurs organisations de professionnels de l’immobilier contestant l’inaction du ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, le Conseil d’État a souligné le 7 mai dernier que le texte n’imposait « aucune obligation » de révision des plafonds, et que le décret pris pour son application en 2014 s’était « borné à faire référence à la variation annuelle du dernier IRL, sans fixer aucun seuil ni mécanisme de calcul », et n’imposait « pas davantage une révision annuelle de ces plafonds ». En d’autres termes, le juge administratif a renvoyé la balle au pouvoir réglementaire… qui l’a saisie.
La hausse décidée par l’arrêté du 17 juillet 2025 reste limitée : + 0,87 % (variation entre les IRL des 3ᵉ trimestres 2024 et 2025).
État des lieux : plafond unique porté à 3,03 €/m2 (contre 3 € auparavant).
Pour les autres honoraires à partager :
Un professionnel qui intervient dans le cadre de la location d’un appartement de 32 m2 à Paris (zone très tendue), loué 1 400 € par mois, peut réclamer :
Ainsi, il pourra être demandé au locataire de payer au maximum 484,16 € au titre de la rémunération du professionnel contre 480 € avant la hausse.
Une revalorisation minimale pour l’instant, mais qui pourrait, à force d’indexations successives, finir par peser sur le portefeuille des locataires. En cédant à la revalorisation, le gouvernement prend le risque d’écorner son discours sur la protection du pouvoir d’achat des ménages. Un signal fort, en revanche, pour les professionnels, qui espèrent désormais un réexamen régulier du dispositif.
Rosine Maiolo
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