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Mélamine

Dans du soja aussi

Malgré les précautions, la mélamine n'épargne pas le marché européen. Une entreprise spécialisée dans les aliments pour volailles bio en a retrouvé dans le soja qu'elle avait importé de Chine. La viande ne serait pas contaminée.

On croyait le risque de contamination limité au lait et aux produits laitiers. En réalité, la mélamine, composé toxique réservé à la fabrication de plastiques qui a rendu malade des milliers d'enfants chinois, a été frauduleusement ajoutée à d'autres produits alimentaires. Qui se retrouvent, malgré les précautions prises par les autorités, sur le marché européen, y compris là où on ne l'attend pas : dans la filière biologique. La société vendéenne Bio Nutrition Animale (BNA), propriété de la coopérative Terrena, l'a appris à ses dépens : le mois dernier, un contrôle réalisé par ses soins a révélé un taux de mélamine de 116 mg/kg dans des tourteaux de soja importés de Chine. Bien au-delà des 2,5 mg/kg autorisés par la norme ! Destiné à l'alimentation des poulets biologiques, ce soja était pourtant certifié par EcoCert, un des organismes qui garantit la qualité du bio.

Dès les résultats connus, 900 tonnes de stock ont été consignées et 300 tonnes d'aliments déjà livrées aux élevages ont été retirées des mangeoires, nous a expliqué Christophe Couroussé, responsable de la communication de Terrena. Des analyses plus poussées lancées en parallèle ont finalement montré qu'un seul lot de tourteau présentait des taux importants de mélamine, et que les aliments fabriqués à partir de ce soja, mélangé à d'autres céréales, contenaient entre 15,9 et 75 mg/kg de mélamine. Quant aux volailles ayant ingéré du soja potentiellement contaminé, leur viande n'a pas été retirée du commerce car elle est, semble-t-il, indemne de mélamine, ce qu'a confirmé le ministère de l'Agriculture.

Terrena a d'ores et déjà annoncé son intention de porter plainte contre son fournisseur chinois. La coopérative précise qu'habituellement, elle importe son soja d'Amérique du Sud, et qu'elle n'a eu recours à l'importation chinoise qu'en raison de mauvaises récoltes au Brésil.

Anne-Sophie Stamane

Anne-Sophie Stamane

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