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Transport aérienEt maintenant un avion entre Nîmes et Nice

L’Odyssey, une petite compagnie aérienne française, s’apprête à lancer une ligne entre Nîmes et Nice, deux villes distantes de moins de 300 km. Un choix discutable alors que l’aviation est connue pour ses importantes émissions de CO2.   

Prendre l’avion pour relier Nîmes à Nice, deux villes distantes de 279 km, une idée saugrenue ? C’est, en tout cas, le service qui sera bientôt proposé par une jeune compagnie aérienne régionale française. Dénommée L’Odyssey, cette filiale du groupe Jet Airlines met prochainement en vente des billets pour quelque 9 lignes, au départ de Nîmes, Tours et Nice. Le trajet entre Nîmes et Nice ne sera assuré que les lundis et vendredis pendant la saison estivale. À quel prix ? De 75 à 175 €, selon les formules. À ce tarif, il sera possible de relier les deux cités du sud de la France en 1 h environ grâce à un ATR 72-600, un avion de 72 places. Une durée à laquelle il faudra, bien sûr, ajouter les temps d’embarquement et de débarquement.

L’annonce de la création de cette ligne a suscité de vives critiques d’élus locaux dénonçant son impact environnemental. Le recours à l’avion, moyen de transport très émetteur en gaz à effet de serre, sur une telle distance apparaît en effet comme très discutable. Mais le décret du 22 mai 2023 qui interdit les vols intérieurs lorsqu’il existe une alternative en train sans correspondance en moins de 2 h 30 (de Paris-Orly à Bordeaux, Nantes et Lyon) ne s’applique pas sur cette liaison. Car entre Nîmes et Nice, le train bat des records de lenteur. Il met, au mieux, 4 h 09 pour effectuer ce trajet, comporte une correspondance et est facturé aux alentours de 40 €, hors cartes de réduction.

60,5 kg de CO2 en avion contre 1 kg en TGV

Le recours au train reste toutefois, de loin, l’option la moins génératrice de CO2. Selon le comparateur de transport mis en place par l’Agence de la transition écologique (Ademe), un vol entre Nîmes et Nice se traduit, en moyenne, par l’émission de 60,5 kg de CO2 en avion court-courrier (234 km) contre à peine plus de 1 kg de CO2 lorsque ce trajet est effectué en TGV (369 km) et quelque 3,31 kg en montant dans un Intercités ou 10,2 kg en empruntant un TER. La voiture ne fait pas mieux que l’avion. Le trajet par autoroute nécessite a minima 2 h 49 (hors nombreux bouchons) et coûte un peu plus de 52 € en frais d’essence et péages, et l’avion et la voiture (conducteur seul, sans passager) font quasiment jeu égal sur cette distance, avec 61,2 kg de CO2 émis en voiture thermique (pour 281 km parcourus).

Contactés, les représentants de L’Odyssey n’ont pas souhaité répondre à Que Choisir dans l’immédiat, nous renvoyant au dossier de presse de présentation d’octobre 2024. Un dossier instructif. On peut y lire que « face aux défis environnementaux actuels, l’entreprise L’Odyssey a décidé de prendre les devants en s’engageant résolument dans une démarche écologique ». C’est-à-dire ? « L’Odyssey favorise ainsi les circuits courts, pour réduire son empreinte carbone et soutenir les économies locales », précise-t-elle avant d’indiquer qu’elle s’engage « à réduire l’impact environnemental de ses opérations via l’intégration de pratiques durables à chaque étape, de la maintenance de ses avions à la gestion de ses déchets ». Tout en commercialisant une liaison aérienne de moins de 300 km…

La grille tarifaire et les destinations de la compagnie L’Odyssey

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