ENQUÊTE

Herbalife, c'est du chiendent

C'est reparti comme en (quatre-vingt) quatorze ! Les prospectus sur les pare-brise, les badges «j'ai la forme maintenant, demandez-moi comment», les discours sur la fortune à votre portée et la minceur sans se priver... Herbalife est de retour.

Le principe de cette entreprise : commercialiser des produits diététiques et cosmétiques par le biais de la vente multiniveaux : le lien vendeur-consommateur est direct; chaque distributeur a intérêt à en recruter d'autres puisqu'il touchera un pourcentage du produit de leurs ventes. Voilà quelques années, Herbalife avait été inquiété, mais avait pu passer entre les gouttes. Rien n'a vraiment changé depuis. Les documents écrits sont rédigés dans un vocabulaire suffisamment vague pour respecter la réglementation. Oralement, c'est une autre paire de manches. Nous avons contacté, fin novembre, plusieurs distributeurs. Au premier d'entre eux, nous prétendons vouloir perdre cinq kilos (ce qui nous entraînerait dans la zone de maigreur potentiellement pathologique). Air rassurant, voix suave: «Pas de problème, nous vous proposons trois programmes. Vous pourrez facilement y arriver en un mois environ. Ensuite, vous devrez suivre le programme Maintien pendant un temps équivalent. Tenez, voyez plutôt !» Il sort un classeur dans lequel sont compilées des photos avant/après avec l'ex-obèse qui retient la taille de son ancien pantalon à bout de bras et les matrones transformées en nymphettes. «Cet homme a perdu

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