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Crédits immobiliers

Des difficultés d’emprunt vont persister malgré la hausse du taux d’usure

La hausse du taux d’usure des crédits immobiliers réouvre un peu plus d’opportunités sur le marché du crédit en cette période d’inflation forte. Mais les taux d’intérêt continuant de remonter, cette relative souplesse ne devrait pas durer très longtemps.

Le taux d’usure des prêts bancaires a été relevé ce vendredi 1er juillet 2022 par la Banque de France. Pour les prêts immobiliers d’une durée de 10 ans, il va passer de 2,44 % actuellement à 2,60 %. Et pour les prêts d’une durée de 20 ans et plus, il va passer de 2,43 % à un taux compris entre 2,58 % et 2,63 %.

Pourquoi cette information est-elle surveillée à ce point par les professionnels du crédit ? Parce qu’elle fixe la limite du taux d’intérêt des prêts que les banques ne doivent pas dépasser. Le dispositif vise à protéger les consommateurs en interdisant aux prêteurs de réclamer des intérêts excessifs. Et il est effectivement indispensable ! Le risque serait d’ailleurs de le voir remis en cause, sous prétexte d’inflation. D’autant que d’autres facteurs (notamment une prise en compte plus stricte du taux d’endettement) expliquent le resserrement des conditions d’octroi des crédits.

Ne pas attendre

Dans l’Hexagone, le taux d’usure est fixé par la Banque de France chaque trimestre. Il s’établit sur la base de la moyenne des taux d’intérêt pratiqués sur le trimestre précédent (auquel on rajoute un tiers). Lorsque l’on se situe en période de forte inflation, les taux d’intérêt des prêts grimpent relativement vite car ils répercutent eux aussi la hausse des prix. Conséquence : en quelques semaines, les taux d’intérêt fixés par les banques peuvent venir tutoyer le taux d’usure ! On n’en est pas encore là aujourd’hui.

Mais il reste néanmoins vrai que même avec l’augmentation de 20 points de base du taux d’usure au 1er juillet, un certain nombre de dossiers ne repasseront bientôt plus la barre. Le conseil pour les emprunteurs décidés est donc de déposer leur dossier le plus rapidement possible, sans attendre un ou deux mois. Car les taux d’intérêt des prêts immobiliers restent aujourd’hui historiquement bas (le problème actuellement n’est pas le niveau global des taux d’intérêt, mais le resserrement des conditions d’octroi). Or, il est très vraisemblable que les taux d’intérêt poursuivront leur lente progression d’ici le prochain relèvement du taux d’usure. La Banque de France prévoit en effet une inflation annuelle en France de 5,6 % en 2022 et de 3,4 % en 2023.

Élisa Oudin

Élisa Oudin

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