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Diagnostic de performance énergétique

Une feuille de route gouvernementale pour l’améliorer

Le gouvernement semble avoir pris conscience des errements gravissimes du diagnostic de performance énergétique (DPE) et des préjudices qu’il cause aux propriétaires ou aux acquéreurs, selon les cas. Reste à savoir si les mesures prévues dans sa feuille de route suffiront à assainir la profession.

« Le diagnostic de performance énergétique est en train de transformer le marché de l’immobilier en donnant une valeur verte aux logements, et c’est une excellente chose », a assuré le ministre du Logement début avril en présentant la feuille de route gouvernementale destinée à l’amélioration de la qualité de réalisation des DPE. « Il se doit d’être fiable, c’est la condition de son efficacité et de sa crédibilité », a-t-il ajouté.

C’est ambitieux, car il y a fort à faire. Notre enquête de l’automne dernier révélait tellement de DPE catastrophiques qu’elle nous avait conduits à recommander aux propriétaires d’en faire réaliser plusieurs et de garder le meilleur, tant tomber sur un professionnel compétent s’avère aléatoire.

À titre d’exemple, une des maisons sélectionnées était labellisée « basse consommation », donc classée B. Ce qui n’avait pas empêché les cinq diagnostiqueurs chargés de réaliser tour à tour un DPE de lui attribuer un B dans le meilleur des cas, mais aussi un C, un D et même un E !

Quelle efficacité pour les nouvelles mesures ?

Le dispositif vise « à renforcer les compétences et à homogénéiser les pratiques des diagnostiqueurs ». Pour y parvenir, il entend renforcer la formation initiale, avec notamment « un temps suffisant de pratique sur le terrain en situation réelle », imposer des examens aux contenus identiques dans tous les organismes de certification, renforcer le nombre de contrôles sur les DPE déjà effectués et la surveillance documentaire. Les organismes de certification devront ainsi s’assurer de la mise en œuvre des bonnes pratiques du diagnostic et de la conformité à la méthode réglementaire.

Engager ces mesures, c’est assurément mieux que rien, mais ce ne sera sûrement pas suffisant pour régler l’énorme problème d’incompétence qui règne dans la profession.

Élisabeth Chesnais

Élisabeth Chesnais

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