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Dossier médical partagé

Énième relance

Tout le monde peut désormais ouvrir un dossier médical partagé (DMP), avec ou sans l’aide de son médecin traitant. Reste à savoir s’il sera alimenté, et donc réellement utile au suivi médical.

L’assurance maladie et le ministère de la Santé se sont associés pour ranimer, une nouvelle fois, le dossier médical partagé (DMP). Prévu par la réforme de l’assurance maladie de 2004, promis pour 2007, sans cesse avorté depuis, le DMP, censé rassembler les éléments relatifs à la santé d’une personne pour améliorer son suivi, ne s’est jamais vraiment installé dans le paysage sanitaire.

Dans la version aujourd’hui promue par l’assurance maladie, il peut être créé directement par les patients (1), avec ou sans l’aide de leur médecin traitant.

La procédure d’inscription est simple, sous réserve de disposer d’une connexion Internet et d’avoir sa carte Vitale sous la main. Une fois cette étape passée, l’accès en routine ne demande pas de grandes qualifications techniques : il faut conserver son identifiant et un mot de passe. À chaque connexion, un code à usage unique est généré puis instantanément communiqué par courriel ou par SMS pour sécuriser complètement l’accès.

À l’usage, par défaut, tous les médecins consultés, à l’hôpital comme en ville, sont autorisés à consulter et à alimenter le DMP, à condition d’utiliser leur carte d’identification professionnelle (CPS). Mais chaque titulaire de DMP reste libre d’en bloquer l’accès à un ou plusieurs médecins s’il le souhaite, et d’en interdire ou d’en autoriser la consultation à tout médecin en cas d’urgence. Il est également possible de masquer des données, même en situation d’urgence, sauf pour le médecin traitant, qui aura toujours accès à tous les éléments du DMP.

Chronophage pour les médecins

Reste à savoir si cet outil sera alimenté, et utilisé. Les assurés peuvent y inscrire des informations, par exemple des antécédents ou des allergies : dans ce cas, il est bien signalé que c’est le titulaire du DMP qui est à l’origine des données ajoutées, et il ne peut y avoir de confusion avec des éléments médicaux. Pour ce qui concerne la synthèse, document essentiel destiné à résumer la situation médicale individuelle, elle ne peut être rédigée que par le médecin traitant. Or c’est un travail qui demande du temps, dont les généralistes ne disposent pas actuellement. En outre, sur le plan technologique, il y a encore de la marge avant que le DMP s’intègre dans le quotidien des médecins en ville et à l’hôpital : les logiciels actuellement utilisés par les médecins et les hôpitaux ne sont pas tous conçus ou mis à jour pour le consulter et le compléter aisément.

(1) Sur le site https://www.dmp.fr/

Anne-Sophie Stamane

Anne-Sophie Stamane

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