ACTUALITÉ
Masques chirurgicaux

Ils sont bien lavables et réutilisables !

Une étude publiée début octobre dans la revue scientifique Chemosphere confirme, une nouvelle fois, que les masques chirurgicaux peuvent tenir jusqu’à 10 lavages sans perdre leurs qualités de filtration et de respirabilité.

S’il fallait une nouvelle démonstration, la voici : une étude publiée dans la revue médicale Chemosphere (1) confirme que les masques chirurgicaux que nous utilisons maintenant quotidiennement pour limiter la circulation du coronavirus peuvent passer jusqu’à 10 fois en machine, et conserver d’excellentes propriétés de filtration et de respirabilité. Vu l’enjeu économique et environnemental, l’information vaut d’être répétée. Surtout à l’attention des autorités sanitaires, qui ne semblent pas entendre le message. Laver ses masques fait faire de substantielles économies, et limite la débauche de plastique.

L’UFC-Que Choisir était arrivée à la même conclusion il y a un an, suite à un test sur un échantillon restreint de 3 masques neufs. Cette fois, l’équipe de recherche, française, qui avait déjà mené des travaux malheureusement peu connus sur le sujet, est allée jusqu’à évaluer la décontamination, sur masques neufs comme sur masques usagés, car il était question d’étendre la réutilisation des masques au milieu hospitalier. Les résultats sont satisfaisants, y compris sur ce point.

Masques chirurgicaux lavables en machine à 60 °C

Concrètement, comme pour les masques en tissu, il suffit d’intégrer les masques chirurgicaux à un cycle à 60 °C (draps, linge de bain, etc.), en prenant éventuellement la précaution de les enfermer dans une taie d’oreiller ou un filet à linge zippé. Parfois, à la sortie du tambour, les masques prennent un aspect pelucheux. Mais au niveau de la protection et de la respirabilité, les performances restent très bonnes, et même supérieures à celles des masques tissu grand public répondant à la certification Afnor. Les masques chirurgicaux étant moins chers que ceux en tissu, le calcul est vite fait !

La seule limite du lavage en machine concerne la barrette de serrage au niveau du nez, susceptible de disparaître, et les attaches, qui peuvent craquer. Dans ce cas, pas le choix, il faut jeter le masque. Il doit également être mis à la poubelle dès lors qu’il ne couvre plus suffisamment le visage, s’il est déchiré ou visiblement esquinté. La fonction « R », contre les projections, du masque chirurgical est perdue après lavage : mais elle n’est utile qu’en milieu chirurgical, en prévention d’un jet de sang. Son absence ne compromet pas les capacités de filtration des gouttelettes porteuses du virus.

Toujours pas de nouvelle recommandation d’utilisation

La balle est maintenant dans le camp des autorités sanitaires. Jusque-là, et malgré des résultats concordants, elles ont fait la sourde oreille. L’équipe qui a mené les recherches a pourtant bataillé pour faire aboutir une nouvelle recommandation d’utilisation des masques chirurgicaux, en vain. La consigne officielle reste malheureusement de les jeter après 4 heures d’utilisation. Au vu des résultats scientifiques, elle n’a plus aucun sens ! L’UFC-Que Choisir s’est exprimée en ce sens auprès de la Direction générale de la santé (DGS).

(1) https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8491628/

Anne-Sophie Stamane

Anne-Sophie Stamane

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