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Tickets-restaurants

Pourquoi les tickets en papier sont de plus en plus souvent refusés

Depuis le début du mois de mars, la gestion des titres-restaurants au format papier s’est complexifiée pour les commerçants. Ils sont donc de plus en plus nombreux à n’accepter que les cartes de paiement électroniques.

« C’est l’enfer, nous passons des heures à gérer tout ça ! » Dans ce restaurant situé à proximité de Que Choisir, dans le XIe arrondissement de Paris, les titres-restaurants au format papier sont encore acceptés… mais pour combien de temps ? Ces chèques sont désormais refusés dans de plus en plus d’enseignes, au profit des cartes de paiement électroniques.

Pour comprendre la situation, il faut savoir que les tickets-restaurants, fournis aux salariés qui ne disposent pas, sur leur lieu de travail, d’une cantine ou d’une salle de restauration, sont proposés par quatre grandes sociétés : Bimpli (Chèque de table), Endered (Ticket restaurant), Up (Chèque Déjeuner) et Sodexo Pass France (Pass Restaurant).

Fermeture de la centrale

Ces entreprises, qui représentent quasiment 100 % du marché des titres-restaurants en France, avaient formé la Centrale de règlement des titres (CRT), dont l’objet était de traiter les titres-restaurants des émetteurs adhérents afin de les rembourser aux professionnels de la restauration. Or, la CRT a fermé ses portes le 28 février 2023.

Jusque-là, la gestion des titres-restaurants était relativement simple pour les commerçants. Ils les collectaient et les déposaient en un seul lot dans l’un des 8 000 points de collecte de la CRT. Cette dernière se chargeait ensuite de les trier par émetteur, de les traiter et de payer les commerçants, en déduisant la commission des opérateurs. Cette centrale gérait ainsi 2,8 millions de titres par jour.

Bascule vers le 100 % dématérialisé

Depuis la fermeture du service, ces points de collecte ont disparu et les commerçants doivent envoyer les titres à leurs frais, par lettre recommandée ou par Chronopost. Même si les opérateurs se sont mis d’accord sur une adresse unique – contrairement à ce qu’ils craignaient, les commerçants n’ont pas quatre envois différents à faire – cette procédure ajoute une nouvelle contrainte et de nouveaux frais, sans compter le risque de perte ou de retard des courriers.

D’où le choix de nombreuses enseignes de basculer vers le 100 % dématérialisé (1). Outre la simplicité de gestion, cette solution leur permet de toucher leur argent de manière instantanée, là où les titres papier étaient payés 7 à 21 jours après leur réception par la CRT.

Reste que, contrairement à l’information qui a parfois circulé, les titres-restaurants en papier ne vont pas disparaître. Si le décret du 6 mars 2014 a légalisé les cartes et applications pour les titres-restaurants dématérialisés, l’arrêt total de la distribution des titres-restaurants sous forme de chéquier n’est pas à l’ordre du jour. Au grand dam de la Commission nationale des titres-restaurants (CNTR), qui réclame depuis plusieurs années à l’État d’acter la fin du papier.

(1) Pour rappel, un commerçant, un artisan ou tout autre professionnel a le droit de refuser certains modes de paiement, à l’exception du paiement en espèces (dans une limite de 1 000 €).

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