CONSEILS
Électrocardiogramme

Un examen indispensable pour le cœur

L’analyse de notre rythme cardiaque, normal ou anormal, passe par ­l’enregistrement des phénomènes électriques transmis du cœur en surface, sur la poitrine, et recueillis sur l’électrocardiogramme (ECG). En effet, l’activité électrique cardiaque est invisible sur les examens d’imagerie médicale, même aussi performants que ­l’échographie ou le scanner.

Comment fonctionne-t-il ?

L’ECG s’effectue grâce à un galvanomètre dont les bornes sont reliées à des électrodes, un amplificateur, car les courants ­cardiaques sont de très faible intensité, et un système d’enregistrement sur papier millimétré. Les électrodes placées sur la peau (4 au niveau des membres et 6 sur la poitrine) permettent de recueillir les courants engendrés par les cellules cardiaques et propagés dans tout le corps, jusqu’à la surface de la peau, par les tissus de l’organisme qui sont conducteurs.

Que montre le tracé ?

L’ECG enregistre l’activité électrique du cœur sous forme d’ondes tracées sur papier. Elles donnent des informations sur la fréquence, la régularité et la coordination des excitations des oreillettes et des ventricules :

  • l’onde P correspond à l’activation électrique des oreillettes qui est à l’origine de leur contraction ;
  • le complexe QRS correspond à l’activation des ventricules ;
  • l’onde T reflète la repolarisation (retour à la phase de repos) des ventricules.

À quoi sert-il ?

L’ECG permet d’abord de vérifier que l’influx prend bien naissance dans le nœud sinusal (le rythme cardiaque est alors dit sinusal, c’est-à-dire normal) et que la distribution de cet influx dans le cœur s’effectue selon une séquence rigoureusement ordonnée. Le cheminement électrique doit se faire sans aucun ralentissement ni retard.

La mesure des amplitudes et des durées des ondes électriques permet le diagnostic d’hypertrophie des parois du cœur, de dilatation des cavités ou d’absence de dépolarisation dans certaines zones (infarctus du myocarde, etc.).

L’ECG permet aussi de détecter des accélérations anormales (tachycardie) ou des ralentissements anormaux (bradycardie) du rythme cardiaque.

Les variantes de l’ECG

Le holter : un ECG en continu

Des électrodes sont reliées par un câble à un enre­gistreur portable qui mémorise toute l’activité électrique du cœur pendant une période de 24 à 48 heures. Cet examen permet d’établir une corrélation entre les symptômes notés par la personne et le tracé électrique. L’enregistrement peut aussi se faire « à la demande », c’est-à-dire déclenché quand des symptômes de trouble du rythme sont ressentis.

L’épreuve d’effort : un ECG durant l’exercice

C’est l’examen idéal pour déceler et analyser un trouble du rythme qui n’apparaît qu’à l’effort. Sur un vélo statique ou sur un tapis roulant, la personne ­examinée accomplit un effort progressif et bien défini, en fonction de son âge et sous contrôle médical. Un ECG est enregistré simultanément ainsi que la fréquence du cœur et la pression dans les artères.

Les montres connectées : un ECG portable 

Il existe des montres connectées (telles que l’Apple Watch série 4) qui permettent à tout un chacun, à tout moment, de réaliser un électrocardiogramme. Cet enregistrement est de bonne qualité, aux dires de plusieurs spécialistes. Il diffère d’un ECG réalisé en milieu médicalisé parce qu’il ne s’appuie que sur deux électrodes – l’une sous la montre, en contact avec la peau, l’autre sur la molette – au lieu de dix électrodes pour un vrai ECG. Mais le tracé obtenu instantanément sur son téléphone portable peut être sauvegardé ou transmis à son médecin pour interprétation. Cette application ECG affiche et analyse le rythme cardiaque, qualifié de sinusal (normal), ou montrant une fibrillation auriculaire, ou indiquant « peu concluant » quand l’enregistrement ne peut pas être interprété.

Attention : elle ne permet pas de détecter un infarctus du myocarde ou une autre grave anomalie cardiaque. Autre point noir, le prix, souvent élevé.

Pour qui ? Une utilisation systématique de ce type d’enregistreur est déconseillée. Cela peut être utile dans des cas particuliers : patients souhaitant connaître avec précision leur rythme cardiaque en cas de palpitations ou de malaises (et après avis médical), ceux qui pratiquent une activité nécessitant de surveiller occasionnellement le rythme cardiaque, etc.

Emmanuelle Billon-Bernheim

Emmanuelle Billon-Bernheim

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