par Erwan Seznec
Fraises andalousesUne étrange catastrophe écologique
Représentant 35 % de la production européenne, la culture de la fraise dans la région de Huelva, dans le sud de l'Espagne, est une véritable industrie, souvent assimilée à un désastre pour l'environnement. Enquête sur place et décryptage de quelques contre-vérités.
Chaque année, la marée rouge revient. La fraise espagnole investit les étals français dès le début du printemps, à des prix défiant toute concurrence : 2,50 euros la barquette de 500 g, c'est donné. Du moins du point de vue du consommateur. Mais quel prix paye l'environnement ? En France, le doute monte. Articles, reportages et documentaires ont instruit le procès de la filière. Concentrée à 90 % dans le district andalou de Huelva, l'agro-industrie de la fraise espagnole constitue, il est vrai, un choc visuel. C'est une mer de plastique, 6 500 hectares de serres concentrées dans un minuscule bout d'Andalousie ! Au-dessus des plants, du plastique transparent ; au-dessous, du plastique opaque, pour bloquer toutes les herbes parasites. Une fraise européenne sur trois vient de ce district, où les serres jouxtent le parc naturel national de la Doñana, à l'embouchure du fleuve Guadalquivir. Cette Camargue espagnole (d'ailleurs officiellement jumelée avec la Camargue française) est le refuge de dizaines de milliers d'oiseaux migrateurs et le dernier sanctuaire d'une espèce rarissime, le lynx d'Espagne.
Le WWF espagnol a dénoncé à
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