Du pain tout chaud à la maison
Elles sont lourdes et encombrantes et pourtant se vendent comme des petits pains. Parmi les options à regarder à la loupe : la diversité des programmes, le départ différé et le nombre de tailles de pain possibles.
Pour l'amateur de pain fait maison, le premier obstacle avant de choisir une machine à pain sera peut-être... le présentoir du magasin. Pas évident, en effet, de faire son choix : les linéaires croulent sous les modèles, pas moins d'une quinzaine de machines à pain sont actuellement en vente dans les enseignes d'électroménager. Et la sophistication est au rendez-vous. Outre la bonne dizaine de programmes que proposent toutes les machines, les nouvelles venues sur le marché rivalisent d'options. Quelques modèles ont un distributeur automatique d'ingrédients, à programmer à l'avance, pour les ajouts de fruits, de graines ou de chocolat en cours de préparation. Mais cette fonction a ses limites : soit l'espace de distribution est trop petit, et on finit par ouvrir le capot de la machine pour verser une dose correcte directement dans la pâte, soit les ingrédients supplémentaires restent coincés, et une partie seulement atterrit dans la cuve.
Un ou deux mélangeurs ?
Le pain réalisé en machine présente quelques défauts, que les marques s'ingénient à gommer. Ainsi, en fin de cuisson, il est courant que le mélangeur reste coincé dans la mie. Il n'est pas difficile à enlever, et il n'y a, a priori, pas de danger d'ingestion accidentelle. Mais cela ne facilite pas le démoulage, et créée immanquablement un trou sous le pain. Pour ceux que cette entaille disgracieuse gêne, Riviera et Bar propose, sur ses deux machines les plus perfectionnées, un mécanisme de rabattement automatique. Encore faut-il y mettre le prix ! Quant aux modèles équipés de deux mélangeurs, censés assurer un pétrissage de la pâte optimal, ils ne sont pas très convaincants : le pain obtenu a parfois la forme d'un trapèze, c'est-à-dire que le dessus du pain est en pente, d'où une allure plutôt singulière.
Deux cuves : si ça vous chante...
Une des spécificités des machines à pain est de faire des pains « carrés », ou plus exactement cubiques. Pour la France, ce n'est pas commun. C'est pourquoi, afin de façonner des miches à la rondeur plus proche de nos habitudes, Seb vend un appareil équipé, en plus du pétrin carré, d'une cuve ronde. C'est un détail, au consommateur de juger s'il en a besoin. Une seconde cuve est également disponible pour l'un des modèles de Riviera et Bar, mais elle sert à faire cuire différents types de riz et des céréales comme la polenta ou le quinoa. Pas indispensable, donc. D'autres options sont autrement plus utiles. Ainsi, la confection du pain prenant au bas mot 3 h 30, le départ différé, qui permet de lancer la préparation dans la nuit pour le matin, ou dans l'après-midi en prévision du repas du soir, est très appréciable. Les fabricants l'ont bien compris, et l'ont tous intégré à leurs machines. Seule différence : certaines sont programmables 13 h à l'avance, d'autres, 15 h. Et si l'on a oublié de lancer la machine et qu'on s'y prend à la dernière minute, on peut aussi gagner du temps en activant la touche « préparation rapide », qui garantit du pain en 1 h ou 1 h 30. Mais un bon pain nécessitant le respect strict des temps de repos et de pétrissage, il ne faut pas s'attendre à un résultat extraordinaire.
Une foule de programmes
Dans la multitude de programmes disponibles, en fonction du type de farine qu'on utilise ou du type de pain recherché, certains sont indispensables. Une machine doit d'abord proposer de la diversité : pain standard, pain de campagne et pain complet constituent le minimum syndical. L'option « sans gluten » intéressera particulièrement les intolérants à cette protéine. Il faut aussi avoir le choix du niveau de cuisson (peu cuit, moyennement cuit ou bien cuit), et du poids du pain que l'on souhaite. En général, trois tailles de pain sont possibles, mais il n'y en a parfois que deux.
Option « baguette » : pas si mal
Moulinex est la seule marque à s'être aventurée sur le terrain de la baguette. Un pari risqué, tant réussir cette spécialité française n'est pas donné à tout le monde, même en boulangerie. Précisons d'abord une évidence : pas question de confectionner une baguette de taille normale. Le support spécial fourni pour la cuisson permet en réalité de faire quatre petits morceaux de baguette. En outre, l'utilisateur est mis à contribution, car après pétrissage en machine, la pâte doit être façonnée à la main, avant d'être placée dans les petits moules. Au final, le résultat n'est pas honteux. Le pain est croustillant, à condition de le manger aussitôt, car il se dessèche vite. Pour pallier ce défaut, Moulinex recommande d'ajouter dans la pâte une cuillère d'huile. Mais alors ce n'est plus de la baguette traditionnelle !
Poids et forme sont importants
Dernier point, mais de taille : l'allure de la machine à pain. Qu'elles soient carrées ou de forme arrondie, rares sont celles qui séduisent par leur design. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'une machine à pain prend de la place dans une cuisine ! Mieux vaut tenir compte de l'espace dont on dispose avant d'acheter. Le poids est également à prendre en considération, car le nettoyage nécessite souvent de déplacer et de soulever l'appareil. Enfin, le hublot est utile pour suivre l'évolution de la préparation et de la cuisson.
Glossaire
Panification : ensemble des opérations qui permettent la fabrication du pain.
Authenticité : qualité de pain qui se rapproche le plus de la recette de pain traditionnelle (farine, eau, levure, sel).
Développement : le développement de la pâte se caractérise par la forme du pain que l'on obtient et par l'homogénéité de la mie.
Alvéolage : taille des alvéoles dans la mie.
Croustillance : une croûte épaisse ne sera pas agréable à déguster dans le temps, car le pain sera de plus en plus dur. En revanche, une croûte fine est appréciable.