Destinations françaisesLe train loin d’être toujours le moins cher !

À l’approche des grands départs estivaux, l’UFC-Que Choisir publie une étude comparative des prix pour 48 liaisons intérieures et pour trois modes de transport : voiture, train, et avion. Résultat : si le train s’impose sur certaines liaisons directes, en particulier depuis et vers Paris, l’avion reste trop souvent favorisé sur des axes mal desservis par le rail, et la voiture offre souvent la solution la plus économique dès lors qu’on voyage en famille. Ainsi, malgré les enjeux environnementaux, les alternatives durables ne sont pas encore compétitives sur tous les fronts.
Le train : compétitif sur les liaisons directes, en particulier depuis ou vers Paris
Le train montre sa force sur les trajets directs, notamment les liaisons dites radiales (au départ ou à destination de Paris). Près de trois quarts de ces dernières sont systématiquement plus économiques en train qu’en avion. Sur des lignes comme Paris-Lyon ou Paris-Brest, les billets ferroviaires coûtent en moyenne respectivement 58 et 64 % moins chers selon nos relevés. Sur 14 liaisons plus avantageuses en train, elles sont quasiment deux fois moins chères que l’avion : 56,80 € contre 106,50 € en moyenne par trajet et par passager.
L’avion reste imbattable sur certaines liaisons transversales
Si le train tire son épingle du jeu sur les axes directs, l’avion conserve malheureusement un net avantage sur de nombreuses liaisons transversales, notamment celles qui nécessitent une correspondance. Sur 11 liaisons systématiquement avantageuses en avion – comme Bordeaux-Nice, Nantes-Strasbourg ou Biarritz-Lyon – l’avion est en moyenne 37 % moins cher que le train, avec parfois des écarts dépassant 50 €. Cet avantage s’explique par la faiblesse de l’offre ferroviaire sur ces axes et l’absence d’une politique tarifaire adaptée côté rail. À cela s’ajoute une meilleure stabilité des prix dans le secteur aérien quelle que soit la distance. Résultat : pour de nombreux consommateurs, l’avion reste la seule option économiquement viable, en dépit de son impact environnemental.
Quand la famille prend la route, le rail perd le match
Et la voiture dans tout ça ? Eh bien, à quatre, elle devient un concurrent sérieux : dans un tiers des liaisons étudiées, elle s’avère systématiquement moins chère que le train ou l’avion, avec des écarts atteignant en moyenne 30 % pour le train et 44 % pour l’avion. Ce constat s’expliquant naturellement par l’effet de mutualisation des coûts – carburant, péages, amortissement – entre plusieurs passagers, alors que les prix des billets de train pour les adolescents sont équivalents à ceux des adultes. Sur des liaisons comme Toulouse-Rennes ou Biarritz-Lyon, la voiture se distingue comme la seule option véritablement accessible pour une famille. De nouveau, le train est fortement concurrencé sur les liaisons transversales.
Des mesures nécessaires pour rééquilibrer le choix du consommateur
Pour que le train devienne une vraie alternative accessible, l’UFC-Que Choisir formule plusieurs recommandations claires :
- Développer les liaisons ferroviaires directes entre villes de province ;
- Plafonner les prix des billets de train sur les trajets afin d’assurer un avantage systématique au rail ;
- Étendre l’interdiction des vols intérieurs lorsque le train offre une alternative de moins de 4 heures ;
- Étendre les réductions aux adolescents et simplifier les tarifs familiaux ;
- Renforcer les moyens de l’Autorité de Régulation des Transports dans le suivi des pratiques tarifaires des transporteurs ferroviaires ;
- Réformer le « billet de congés annuels » pour qu’un billet de train aller-retour par an soit accessible à tous les consommateurs et consommatrices.