ACTION UFC-QUE CHOISIR
Secteur bancaire

Derrière les excellents résultats, des comportements accablants pour les consommateurs

La croissance à deux chiffres du résultat net dégagé en 2006 par deux grands réseaux bancaires, +25% pour la BNP-Paribas et +18.6% pour la Société Générale, ne doit pas faire oublier que la bonne santé de ce secteur repose en partie sur des comportements préjudiciables aux consommateurs.

En effet, dans son rapport récent sur la banque de détail, la Commission européenne accable le secteur en confirmant l'absence de concurrence sur le marché de la banque de détail et la nécessité d'agir en faveur des consommateurs.

Ainsi, après l'UFC-Que Choisir, la Commission met en évidence la mobilité restreinte des consommateurs sur le marché des comptes courants.

L'UFC-Que Choisir avait déjà identifié les difficultés auxquelles les consommateurs étaient, et sont toujours, contrairement à ce qu'affirme la FBF (fédération bancaire française), confrontés pour changer d'établissement bancaire : insuffisance de l'information empêchant le consommateur d'évaluer sa consommation individuelle et son prix, impossibilité de comparer les différentes offres, coûts contractuels trop élevés, absence de véritable service pour aider le consommateur à transférer ses opérations d'un compte à l'autre.

Ces difficultés, mises en place et/ou entretenues par les banques elles-mêmes, et représentant un coût de mobilité estimé à 300 euros , rendent le changement de banque économiquement peu rentable pour les clients. Cette captivité des clients, inhibant la concurrence, confère donc aux banques un pouvoir de marché leur permettant d'imposer une politique tarifaire haussière.

Le rapport de la Commission pointe aussi les problèmes de concurrence dans le système des cartes de paiement. L'UFC-Que Choisir a déjà démontré que la tarification pratiquée par les banques, sur les cartes de paiement et sur les retraits aux DAB était déconnectée des coûts. Les banques soucieuses de garder cette source de profit essaient d'ailleurs d'empêcher l'arrivée de nouveaux concurrents, comme la grande distribution, en érigeant des barrières à l'entrée.

Enfin, la Commission relève, au niveau national, une convergence des prix et des pratiques pour les produits essentiels de la banque de détail. Les associations de consommateurs ont déjà mis en évidence cette dérive inflationniste matérialisée par la création de nouveaux frais, et l'augmentation du prix des services existants, qui illustre le fait que les banques ne craignent pas de se faire sanctionner par le jeu de la concurrence. En l'absence de concurrence, aucune banque n'a intérêt à remettre en cause la politique tarifaire de ses concurrents, elle tirera plus d'avantages à se coller aux pratiques et à la tarification de ses concurrents.

Il est ainsi difficile de se réjouir des bons résultats du secteur bancaire quand ceux-ci se font au détriment des droits des consommateurs, notamment celui de faire jouer la concurrence. L'UFC-Que Choisir rappelle donc qu'il est urgent d'agir pour mettre fin au régime d'exception dont bénéficient les banques, par des mesures simples et concrètes :

- une facture des sommes prélevées par les banques,

- une information préalable au prélèvement des frais,

- un plafonnement des frais pour incident de paiement qui met fin à la tarification punitive,

- un service de transfert de compte, qui facilite le changement d'établissement bancaire.

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