ACTUALITÉ
Algues vertes

Bruxelles s’en mêle

La Commission européenne demande des explications à la France sur le phénomène de prolifération des algues vertes sur le littoral breton. Soixante questions précises et peu aimables auxquelles le gouvernement s’est bien gardé de faire de la publicité !

C’est une lettre adressée par la Commission européenne à la France en plein mois de juillet, au moment où des sangliers mouraient en masse sur des plages bretonnes envahies par les algues vertes, mais le gouvernement ne s’en était pas vanté, comme le révèle l’association Eau et Rivières de Bretagne qui se l’est procurée.

La Commission européenne y pose soixante questions fort intéressantes et qui témoignent d’une vraie suspicion sur l’efficacité de la politique menée pour éliminer les marées vertes.

La Commission note aussi que l’État français a été fautif en régularisant un très grand nombre d’élevages en infraction, sans tenir compte de leur impact sur l’environnement et de la pollution de l’eau par les nitrates d’origine agricole.

Elle veut également vérifier si « le phénomène des algues vertes résulte d’une violation de la directive nitrates de 1991 et de la directive cadre sur l’eau de 2000 » et si « toutes les mesures pour mettre fin à cette pollution sont engagées ».

Pour « Que Choisir » qui, dès 2004, avait brisé l’omerta en publiant la carte des plages bretonnes touchées par les marées vertes, la réponse, c’est clairement non. L’enquête effectuée de nouveau en 2010 prouve que la situation s’est encore dégradée, avec une extension des zones touchées. C’est d’autant plus grave que la toxicité des algues vertes en décomposition est désormais prouvée. Elles dégagent un gaz dangereux, l’hydrogène sulfuré, à des teneurs mortelles. Mais le plan gouvernemental de lutte contre les algues vertes adopté l’an dernier ne saurait régler le problème. Pour une raison simple : il ne remet pas en cause le modèle agricole breton dominant, qui est responsable de cette pollution des rivières par les nitrates.

Mais on attend avec impatience les réponses des autorités françaises, et surtout, les suites qu’y donnera la Commission européenne.

Élisabeth Chesnais

Élisabeth Chesnais

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