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Ambroisie

Nouvel ennemi public

L’ambroisie, plante envahissante et hautement allergisante, est responsable de nombreuses pathologies. Il va être difficile d’endiguer son développement sans une action nationale.

Nourriture des dieux selon la mythologique grecque, l’ambroisie est, en réalité, une vraie calamité pour les humains. Originaire d’Amérique du Nord, cette plante invasive est apparue pour la première fois en 1863 dans l’Allier, sans doute grâce à l’importation de semences de légumineuses. Depuis, rien ne semble pouvoir arrêter son expansion. Les zones les plus infestées se situent dans les vallées du Rhône et de la Loire, mais elle est en pleine progression vers le nord de la France, en Bourgogne et en Franche-Comté, et vers le sud, en Languedoc-Roussillon et en région PACA. Selon les spécialistes, la plante a désormais envahi une zone allant de Bordeaux à Bucarest.

Or, le pollen de l’ambroisie, très allergisant, est responsable de diverses pathologies, notamment respiratoires. Il suffit de quelques grains de pollen par mètre cube d’air pour que des symptômes apparaissent chez les sujets sensibles : rhinite, conjonctivite, symptômes respiratoires tels que la trachéite, et parfois urticaire et eczéma. Dans un cas sur deux, l’allergie à l’ambroisie peut entraîner l’apparition de l’asthme, ou provoquer son aggravation. Selon les régions, 6 à 12 % de la population serait allergique.

Gravité de l’infestation

Face à la menace que représente cette plante, à la fois pour la santé publique mais aussi pour la biodiversité, la lutte contre l’ambroisie a été inscrite dans le deuxième Plan national santé environnement (2009-2013) (PNSE2). Afin d’informer la population et les acteurs concernés par présence de la plante, une cartographie a été mise en ligne par la Direction générale de la santé (www.sante.gouv.fr/cartographies-de-presence-de-l-ambroisie-en-france.html).

Cet état des lieux devrait permettre la mise en place de plans de lutte adaptés à la gravité de l’infestation. Initié par trois députés UMP de l’Isère et du Gard, un comité parlementaire de suivi du risque ambroisie a été créé le 13 avril dernier, afin de sensibiliser le grand public et de valoriser la lutte contre cette mauvaise herbe. La tâche s’avère particulièrement ardue, étant donné l’ampleur de l’invasion et la résistance de la plante aux aléas climatiques. Selon le chercheur Bruno Chauvel, spécialiste des adventices à l’Inra (Institut national de la recherche agronomique), « il semble illusoire de penser qu’on va pouvoir l’éradiquer partout où la plante est installée depuis une cinquantaine d’années » (1). Et seul un plan d’action coordonné à l’échelle nationale pourrait permettre de contenir son extension.

1- « Figaro » du 14 avril 2011

Florence Humbert

Florence Humbert

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