Morgan Bourven
Euro 2016Les arnaqueurs n’ont pas attendu le coup d’envoi
Les vendeurs de faux billets et de maillots de contrefaçon comptent bien profiter de l’Euro 2016 pour écouler leurs stocks. Ils ne sont pas les seuls à surfer sur cet événement planétaire. En ligne aussi, des jeux pour mobiles truffés de publicités et des applications vérolées visent les amateurs de football.
Après le carton jaune adressé aux hôteliers dont les tarifs ont flambé en amont de la compétition, « Que Choisir » sort le carton rouge en cette journée de coup d’envoi de l’Euro de football. Jusqu’au 10 juillet, la France va accueillir 24 équipes pour 51 matchs, au grand plaisir des 7 à 8 millions de supporters attendus au total. Qu’ils soient dans les tribunes ou devant leur téléviseur, ce sont des cibles de choix pour les margoulins.
Des faux maillots en pagaille
En mai, les douaniers lyonnais ont saisi une centaine d’ensembles polo-short aux couleurs des pays en lice pour l’Euro 2016, probablement destinés à être revendus sur des étals dans la rue. Le 6 juin, à Dunkerque, c’est une cargaison de 1 200 faux maillots et shorts de l’équipe d’Espagne qui ont été découverts dans un poids lourd. Face à ces afflux de marchandises de contrefaçon, les douaniers conseillent de se renseigner sur le prix officiel des maillots et de s’orienter vers les vendeurs agréés. Les douaniers seront présents en nombre aux abords des stades pour surveiller les vendeurs à la sauvette. Au-delà de l’aspect économique de la contrefaçon sur les emplois en France, « ces faux produits, qui fleurissent notamment aux abords des stades et qui dupent les consommateurs, comportent beaucoup de risques toujours plus importants, à la fois pour la santé et la sécurité », a déclaré mercredi Christian Peugeot, président de l’Unifab (Union des fabricants pour la protection internationale de la propriété intellectuelle). Il cite la présence, dans les contrefaçons, de colles toxiques, de teintures allergènes et de matériaux ne répondant pas aux normes en vigueur.
Gare aux faux billets
Comme lors de chaque grand événement, il convient de se méfier des billets dont le prix semble trop attractif. Les vendeurs ont mis en place des sites de vente qui leur permettent de faire d’une pierre deux coups : soutirer de l’argent en vendant des faux billets, et récupérer les données bancaires des acheteurs. L’UEFA a mis en place une extension pour navigateur Internet, Brandsays (https://www.brandsays.com/fr/download/), qui vérifie l’authenticité des sites de vente.
Les faux billets peuvent aussi circuler par courriel : leurs pièces jointes peuvent contenir des virus affectant l’ordinateur ou récupérant les données bancaires. En toute circonstance, il ne faut pas ouvrir les messages d’expéditeurs inconnus, a fortiori lorsqu’ils promettent une « bonne affaire ».
Attention aux faux logiciels de visionnage des matchs
Outre les courriels vérolés, la société de sécurité informatique Trend Micro invite les supporters à se méfier des sites ou messages proposant aux internautes de télécharger un fichier permettant de visionner les matchs en temps réel. Là encore, il s’agit de logiciels malveillants qui affecteront l’ordinateur. Les matchs sont, de toute façon, visibles gratuitement sur les sites de TF1 et de M6, ainsi que sur celui de beIN Sports (sur abonnement).
Des jeux mobiles truffés de publicités
De son côté, la société d’antivirus Avast met en garde contre certaines applications mobiles. Sous le couvert de noms génériques, comme « Soccer 2016 » ou « Football 2016-2025 », elles se présentent comme des jeux surfant sur l’Euro 2016 et la Copa America. « Pour en avoir testé plusieurs depuis le Google Play Store, ces applis ne sont pas toutes de la qualité de celle de la FIFA et certaines se révèlent même être des adwares – ces logiciels qui diffusent des publicités intempestives. C’est pourquoi il est important que les utilisateurs les reconnaissent », explique Jan Piskacek, analyste des menaces mobiles chez Avast.