Cyril Brosset
Elles ont la vie dure !
Une enquête réalisée sous l’égide de la Commission européenne à l’occasion du dernier Black Friday confirme que la nouvelle législation en vigueur n’a pas permis de supprimer les rabais mensongers.
Elle était censée contraindre les e-commerçants à faire preuve de plus de transparence en matière de promotions. Finalement, la directive Omnibus entrée en vigueur en France au mois de mai n’a pas eu l’effet escompté. Aidée par les autorités de protection des consommateurs de 13 pays, la Commission européenne a étudié 16 000 promotions proposées lors du dernier Black Friday, le 25 novembre dernier. Résultat : 23 % d’entre elles ne respectaient pas le droit de l’Union européenne. Des infractions à la nouvelle réglementation ont été constatées sur 43 % des 176 sites contrôlés. L’intelligence artificielle sur laquelle s’est appuyée la Commission européenne pour effectuer ses contrôles a notamment constaté que des prix avaient été augmentés dans un délai inférieur aux 30 jours imposés par la loi ou encore que certains prix de référence avaient été artificiellement revus à la hausse, sans explication rationnelle, de manière à afficher une remise plus importante le jour du Black Friday.
Pour l’UFC-Que Choisir, ce constat n’est pas une surprise. Nous avons aussi dénoncé les mauvaises pratiques de certains marchands à l’occasion du dernier Black Friday. Notre étude a également souligné que ces infractions ne représentaient qu’une partie émergée d’un phénomène bien plus large. En effet, grâce à ce qu’ils appellent dorénavant des « prix de comparaison », les marchands ont trouvé un bon moyen de continuer à faire miroiter de belles affaires tout en s’exonérant des nouvelles règles. Un constat loin d’être rassurant alors que les soldes d’hiver débutent le 11 janvier prochain.