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Jeux sur box Internet

La facture peut flamber

Grâce au micro-paiement, on peut faire des achats de petits montants sans sortir sa carte bancaire. Pratique, à condition que le système propose un contrôle parental efficace, ce qui n’est pas le cas du service de téléchargement de jeux de la Freebox. Une mère de famille vient de l’apprendre à ses dépens.

Malika était une cliente plutôt satisfaite du service de son fournisseur d’accès à Internet Free. Jusqu’à ce qu’elle découvre sur son compte en banque, il y a quelques semaines, un prélèvement de 316,87 € correspondant au paiement de la facture du mois d’avril. Croyant à une erreur, cette habitante du Blanc-Mesnil (93) contacte le service client qui lui confirme le montant et lui explique que cette somme provient en grande partie du téléchargement de jeux payants ou des jeux gratuits comprenant des options payantes (appelées aussi achats « in-app ») depuis sa Freebox. Malika ne met pas longtemps à démasquer les fautifs. Ses deux garçons âgés respectivement de 6 et 9 ans ont procédé à ces achats à des moments où elle les imaginait regardant tranquillement les dessins animés. Il faut dire que télécharger un jeu payant sur sa télé n’a rien de compliqué. Il suffit d’appuyer sur la touche OK de la télécommande de la Freebox et de suivre les instructions à l’écran.

Les jeux gratuits peuvent finalement coûter cher sur le Freestore.

Pour éviter ce genre de mésaventure, Free a bien mis en place un système de « code d’achat » à 4 chiffres que l’utilisateur doit saisir à chaque fois qu’il veut acheter un jeu, s’abonner à une chaîne payante ou regarder un film en VOD. Mais ce code doit être créé par l’utilisateur lui-même lors du premier achat. Malika n’ayant jamais rien acheté sur son téléviseur, son fils n’a eu qu’à générer ce code et le ressaisir à chaque achat.

Malika ne conteste pas sa responsabilité, mais elle déplore le fait que Free ne l’ait pas informée de l’existence d’un tel code et s’étonne de la facilité avec laquelle un enfant de 9 ans peut contourner cette protection. « Nous avons installé des contrôles parentaux sur les ordinateurs de la maison, mais nous n’imaginions pas qu’il était aussi facile de procéder à des achats sur la télé », souligne-t-elle. Elle regrette aussi que personne chez Free n’ait cru bon de vérifier qu’elle souhaitait réellement procéder à ces achats pour le moins inhabituels. « Ce genre de cas est rarissime » selon Free. « Il y a un seuil mensuel bloquant pour les achats de jeux et les achats à l’intérieur du jeu calculé de manière à ne pas pénaliser les gros joueurs », indique le FAI.

En fait, si les achats de jeux commencent à émerger sur les services télé des FAI, cela fait longtemps qu’ils existent sur les ordinateurs, mais aussi sur les smartphones et les tablettes. Ces systèmes de micro-paiement, plutôt pratiques à la base, sont à l’origine d’une multitude de litiges. De nombreux parents se sont en effet retrouvés avec des factures élevées après que leur enfant a téléchargé des jeux ou acheté des crédits pour avancer dans un jeu présenté comme « gratuit ». Il faut dire que le système rapporte tellement que les opérateurs comme les éditeurs de ces contenus préfèrent mettre les parents face à leurs responsabilités plutôt que de proposer des contrôles réellement efficaces. Malgré un courrier recommandé de Malika, Free a refusé tout geste commercial pour l'instant.

Des jeux gratuits, payants et "freemium" (gratuits avec options payantes) sont proposés sur le Freestore.

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