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Machouillettes pour bébé

Aux oubliettes !

Haro sur ce produit nouveau. L'avis que vient d'adopter la Commission de sécurité des consommateurs (CSC) est sans appel. Cette tétine, composée d'un filet en plastique que l'on remplit d'aliments solides, est un gadget qui peut s'avérer dangereux.

Côté pile, il y a ce qu'en disent les professionnels : « Nourrissez votre bébé en toute sécurité et évitez les risques d'étouffement par des morceaux d'aliments trop gros. » Mais côté face, le panorama est moins idyllique. « La machouillette apparaît comme un gadget qui n'apporte aucun avantage particulier et ne présente aucun intérêt pour le développement du jeune enfant. En revanche, il comporte des risques à court et à long terme qui sont loin d'être négligeables », selon l'avis rendu par Commission de sécurité des consommateurs (CSC).

Quels risques ? D'abord celui de fausse route ou d'étouffement, par exemple en cas de régurgitation ou en cas de rupture du filet (usure, déchirure par les petites dents...). Ensuite des risques d'intoxication par contamination bactérienne (le nettoyage de la machouillette n'est en effet pas aisé), et d'autres liés au comportement (habitude de grignotage permanent, risque de caries...). Enfin et surtout, comme l'ont relevé les pédiatres nutritionnistes et les odontologistes pédiatriques auditionnés, cela maintient une déglutition infantile (la succion) au lieu de favoriser l'apprentissage de la mastication et de la déglutition adulte. Avec à la clef un risque de déformation du palais, le déplacement des dents vers l'avant, etc. Seule « bonne nouvelle », sur la vingtaine de produits que la CSC a fait analyser, elle n'a relevé aucun risque de migration de substances toxiques dans les matériaux utilisés. C'est déjà ça.

Commercialisées aux États-Unis dès 2003, les machouillettes ont connu un certain succès en Espagne (70 000 pièces vendues), avant de débarquer chez nous en septembre 2007 (3 200 tétines vendues en 1 an). Disponibles d'abord sur Internet, elles arrivent peu à peu en boutiques. Dans son communiqué du 30 mars, la CSC ne mâche pas ses mots : elle met en garde les consommateurs et invite les professionnels de santé à en déconseiller l'usage à leurs patients. Elle demande aussi aux pouvoirs publics de vérifier que les informations fournies par les professionnels (fabricant, importateur, distributeur) ne contiennent pas d'affirmations erronées, notamment sur une prétendue homologation, et d'alerter le public sur les risques induits et les conditions d'utilisation.

Micaëlla Moran

Micaëlla Moran

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