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MédicamentsVers une prolongation de leur durée de vie

Perrine Vennetier

par Perrine Vennetier

Des millions de boîtes de médicaments périmés sont détruites chaque année. Pourtant, nombre de médicaments restent efficaces bien après leur date de péremption. Pour réduire ce gaspillage, l’Agence du médicament lance une expérimentation.

Les durées d’utilisation des médicaments pourraient-elles être allongées ? Fin novembre 2025, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a lancé une expérimentation en ce sens. Par le biais d’un appel à candidatures, elle invite les laboratoires pharmaceutiques à se porter volontaires pour évaluer la possibilité d’allonger la durée de conservation de certains de leurs produits.

On le sait : les dates de péremption n’indiquent pas toujours la réelle longévité des traitements. Des tests réalisés par Que Choisir sur une trentaine d’antidouleurs périmés (paracétamol et ibuprofène) avaient ainsi révélé que 80 % restaient efficaces. Cette observation est appuyée par de nombreuses études internationales de stabilité, qui montrent que certains médicaments peuvent demeurer sûrs et efficaces bien après leur date de péremption. Ces prolongations peuvent se compter en mois, en années, voire parfois en décennies.

Accompagner les laboratoires

« Aujourd’hui, la majorité des médicaments autorisés en France ont une durée de conservation de deux à trois ans, tandis que moins de 10 % atteignent cinq ans », précise l’ANSM. L’agence propose donc d’accompagner les laboratoires pour identifier les spécialités susceptibles d’être conservées plus longtemps, mener les tests nécessaires et déposer des demandes de modification de l’Autorisation de mise sur le marché (AMM), le passeport administratif du médicament.

L’objectif est clair : éviter de jeter des médicaments encore utilisables. Cette initiative répond à une demande de l’UFC-Que Choisir, qui avait saisi l’ANSM en septembre 2024. Un triple bénéfice est à attendre, pour les consommateurs, de cette lutte contre le gaspillage :

  • Économique : ne pas jeter des médicaments encore utilisables réduirait les dépenses liés au rachat, à domicile comme en établissement de soins.
  • Sanitaire : ne pas jeter des médicaments encore utilisables offrirait une meilleure disponibilité des produits de santé et permettrait d'amoindrir les pénuries.
  • Environnemental : ne pas jeter des médicaments encore utilisables permettrait de réduire les déchets chimiques et les émissions de CO₂ liées à leur élimination comme à leur refabrication.
Perrine Vennetier

Perrine Vennetier

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