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OGM

Comment les repérer

L’étude sur les organismes génétiquement modifiés de Gilles-Éric Séralini, professeur à l’université de Caen, suscite craintes, polémiques et de nombreuses questions. Quels sont les produits génétiquement modifiés autorisés à la commercialisation en Europe ? Comment repérer les ingrédients OGM ? Que revêt la mention « sans OGM » ? Nos explications.

Une récente étude de l’Université de Caen (1) montre que des rats nourris de maïs transgénique traité ou non à l’herbicide Roundup, ou bien de Roundup seul, présentent un taux de mortalité et une incidence des tumeurs cancéreuses bien supérieurs au groupe contrôle. Cette étude est contestée et le gouvernement a saisi l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) pour faire la lumière sur ce dossier.

Quoi qu’il en soit, le risque immédiat est quasi inexistant pour le consommateur français, car, mis à part quelques rares aliments d’importation, les végétaux transgéniques sont absents de nos assiettes ou presque. Des règles d’étiquetage précises sont cependant prévues par la réglementation européenne.

Quels sont les produits génétiquement modifiés autorisés à la commercialisation en Europe ?

La réglementation européenne distingue les végétaux autorisés à la culture (en France, aucun, du fait du moratoire pris par le gouvernement) et ceux autorisés à la commercialisation, que l’on peut donc retrouver en tant qu’ingrédients dans différents produits alimentaires.

Pour l’instant, seuls le maïs, le colza, le soja, le coton (utilisé pour des additifs ou de l’huile), les pommes de terre et le sucre de betterave peuvent être génétiquement modifiés. Ces matières premières servent à fabriquer divers ingrédients : amidon, sirop de glucose, sauce de soja, lécithine de soja, protéines ou graisses végétales… peuvent, entre autres, être concernés. Le maïs doux, consommé tel quel, peut aussi être génétiquement modifié, contrairement à ce que l’on nomme improprement « pousses de soja » (il s’agit de haricot mungo).

Comment repérer les ingrédients OGM ?

Dans la pratique, la présence de végétaux génétiquement modifiés dans les fourrages destinés aux animaux est massive, mais ils sont quasiment absents de l’alimentation humaine. Dans la mesure où l’étiquetage est obligatoire et où les consommateurs rejettent les produits transgéniques, les professionnels se débrouillent pour ne pas en utiliser.

Si malgré tout ils y ont recours, la mention « génétiquement modifié » doit figurer après le nom de l’ingrédient considéré dans la liste d’ingrédients. En cas de contrôle, un opérateur qui n’aurait pas mentionné cette présence ne peut échapper à la sanction qu’à deux conditions : l’OGM doit être présent en quantité inférieure à 0,9 % de l’ingrédient considéré ; il doit prouver que cette présence est fortuite ou techniquement inévitable.

Rappelons enfin que la mention « amidon modifié » n’a rien à voir avec la transgénèse. Il s’agit d’une modification chimique.

La mention « sans OGM »

Les OGM sont interdits dans les produits biologiques. Concernant les aliments issus de l’agriculture conventionnelle, les professionnels ont, depuis l’été dernier, la possibilité de signaler qu’ils n’utilisent pas de matières premières transgéniques.

La mention « sans OGM » à la suite d’un ingrédient signifie que celui-ci contient au maximum 0,1 % d’OGM mais, en cas de contrôle, l’opérateur doit prouver que cette présence est fortuite et qu’il n’a pu l’éviter techniquement.

À noter qu’un ingrédient ne peut être signalé « sans OGM » que s’il en existe une version génétiquement modifiée autorisée à la commercialisation en Europe. Sinon, cela pourrait être une mention valorisante mais qui en réalité ne garantit aucune supériorité par rapport au concurrent.

Les animaux d’élevage ou leurs produits, y compris les œufs et le lait, peuvent porter la mention « nourri sans OGM » ou « issu d’animaux nourris sans OGM » suivi du seuil : 0,1 % ou 0,9 %. Ce seuil est choisi par le professionnel selon ce qu’il s’engage à garantir : soit moins de 0,1 % d’OGM, ce qui correspond au seuil analytique de quantification, soit moins de 0,9 %, ce qui correspond au seuil réglementaire d’étiquetage (voir ci-dessus). En revanche, si les animaux sont nourris avec des fourrages transgéniques, le consommateur n’en est pas informé, aucune obligation d’étiquetage n’étant imposée.

(1) Disponible pour 31,50 $ sur le site http://www.sciencedirect.com/science/journal/aip/02786915

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