Et maintenant, les profils

Pagesblanches.fr n'en finit pas d'étoffer ses résultats de recherche. Après l'adresse, le numéro de téléphone, le plan d'accès ou encore la vue aérienne, l'annuaire en ligne affiche depuis quelques jours des liens vers les profils des six principaux réseaux sociaux (Facebook, Copains d'avant, Viadeo, Trombi, LinkedIn et Twitter). Présenté comme « un service complémentaire qui suit l'évolution de la société et les besoins des clients », cet outil n'est pas sans poser de problème pour la liberté des internautes. Il suffit en effet de s'être inscrit sur Facebook ou Copains d'avant pour voir désormais son profil apparaître sur le site Pagesblanches.fr. Et que dire des utilisateurs des réseaux sociaux à vocation professionnelle LinkedIn ou Viadeo qui risquent de voir leur CV s'afficher à côté de leur numéro de téléphone personnel ?

Le sujet est d'autant plus inquiétant que les liens recensés ne font l'objet d'aucune vérification et comportent de très nombreuses erreurs. Tapez un nom répandu et vous découvrirez des centaines de profils dont la très grande majorité n'ont rien à voir avec la personne que vous cherchez. Et pour des noms moins communs, il est fort possible qu'un seul profil apparaisse, sans qu'il s'agisse forcément du contact espéré.

Face à la polémique, les responsables de Pagesjaunes relativisent. « Ce service déclaré à la Cnil ne fait que pointer vers les données publiques de ces sites, précise Daniel Lemin, chargé de communication du groupe. Les informations que les utilisateurs de ces réseaux auront laissées à titre privé ne sont pas disponibles. Qui plus est, si une personne nous le demande, nous retirons son profil de notre site. » Certes, sauf que l'outil est bien caché et la procédure un peu compliquée. Il faut pour cela se rendre en bas de la page recensant les profils, cliquer sur un lien minuscule situé à la fin du paragraphe d'information sur la protection des données personnelles, entrer l'adresse du profil à modifier, et scanner sa carte d'identité !

Pagesjaunes promet par ailleurs que ce nouveau service prévu de longue date n'a absolument aucun rapport avec le rachat, la semaine précédente, du site 123people.com, un véritable Google des noms propres qui recense, pour chaque individu, toutes les informations disponibles sur la Toile (profils, photos, vidéos, blogs, commentaires...). « Nous ne reprenons pas les informations de 123people et nous ne le ferons pas. Ce n'est pas le même métier », assure Daniel Lemin. Espérons-le.