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Quatrième licence

Encore un bâton dans la roue

Si Nicolas Sarkozy se dit « sceptique et réservé » sur le choix d'un quatrième opérateur de téléphonie mobile, l'UFC-Que Choisir n'a aucun doute : la concurrence ne s'aiguisera pas sans l'introduction d'un nouvel entrant.

C'est une petite phrase comme il s'en prononce souvent dans les salons du pouvoir. Au cours d'une réception à l'Élysée avec des députés de la majorité, Nicolas Sarkozy aurait, selon des témoins, déclaré qu'il était « sceptique et réservé sur le choix d'un quatrième opérateur de téléphonie mobile. Car le prix le plus bas n'est pas forcément le meilleur ». Du point de vue du consommateur, si, assurément ! Mais ce n'est probablement pas au prix des communications facturées aux clients que le président faisait allusion. Sans doute visait-il plutôt les 240 millions d'euros demandés au nouvel entrant pour l'obtention de la licence. Depuis le lancement de la procédure d'attribution, les opérateurs en place n'ont cessé de dénoncer ce tarif qu'ils jugent au rabais. Le soutien du président de la République, aussi informel soit-il, n'a rien de rassurant.

Car le gouvernement pourrait être tenté de faire traîner encore le dossier. La publication de l'appel à candidatures pour l'attribution de la quatrième licence mobile, le 1er août dernier, a certes lancé la machine. Mais à l'issue de l'appel d'offres, il faudra que le nouvel entrant soit désigné rapidement. En théorie, l'Autorité de régulation des communications (Arcep) a jusqu'à la fin du mois de juin 2010 (huit mois à partir de la date limite de dépôt des candidatures, le 29 octobre). Mais le calendrier est pour le moins serré : si cette licence n'est pas attribuée avant cette date précise, les trois opérateurs en place n'auront plus à céder une partie de leurs fréquences, comme ils y sont pour l'instant contraints. Or, sans ce coup de pouce, il sera difficile pour un nouvel opérateur, qui doit entièrement construire son réseau, d'élaborer une offre économiquement viable. Bouygues Telecom, Orange et SFR n'auront rien à craindre alors qu'ils ont déjà été condamnés, faut-il le rappeler, pour entente sur le gel de parts de marché.

Camille Gruhier

Camille Gruhier

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