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Bons d'achat contre vieux mobiles

Depuis le 16 mars, SFR propose aux particuliers un bon d'achat en échange de tout mobile usager rapporté dans une de ses boutiques. Avec cette initiative louable, l'opérateur a trouvé un argument séduisant pour attirer le chaland dans ses magasins.

SFR a inauguré il y a quelques jours un nouveau dispositif de collecte des téléphones mobiles usagers. L'opérateur rachète aux particuliers leurs vieux téléphones, à condition qu'ils fonctionnent, sous la forme de bons d'achat. La valeur est établie en fonction du modèle, de son état et de son ancienneté selon un argus mis à jour tous les mois (consultable sur le site Internet de l'opérateur). Un Nokia 6500 Slide en bon état sera ainsi repris contre un bon de 30 euros, qui atteindra 55 euros pour un Samsung Player Addict. La valeur maximale est fixée à 200 euros, pour un iPhone 3GS 32 Go (un modèle vendu pourtant bien plus cher sur des sites d'enchères en ligne). Les mobiles collectés intègrent le circuit de recyclage mis en place par l'opérateur depuis plusieurs années : ceux qui peuvent être reconditionnés sont revendus dans les pays en voie de développement ; les autres sont revendus en l'état dans le réseau d'Emmaüs France. Cette proposition s'accompagne toutefois d'une condition drastique. Le bon d'achat, valable sur tous les produits et les accessoires, n'est utilisable que le jour même, et uniquement dans la boutique qui a repris le mobile.

Responsable, mais commerçant

Vu les chiffres du recyclage de mobiles aujourd'hui en France, cette initiative est louable. Selon une étude de TNS Sofres conduite pour l'Afom (Association française des opérateurs mobiles) en 2008, 42 % des utilisateurs qui changent de mobile rangent l'ancien au fond d'un tiroir, 27 % le donnent à un proche, 6 % le jettent et seulement 9 % le recyclent. Encourager les consommateurs à introduire leurs vieux mobiles dans un circuit de recyclage est donc indispensable. En les rétribuant, SFR y contribue, tout en modelant son image d'acteur responsable en reversant 4 euros à des associations (La Voix de l'enfant ou Fondaterra) pour chaque mobile valorisé. Mais l'opérateur ne perd pas le nord. Tout responsable qu'il soit, il n'en demeure pas moins commerçant. Cette démarche lui permet de fidéliser ses clients (qui pourront utiliser le bon d'achat pour se réabonner) et, pourquoi pas, d'en séduire de nouveaux : le dispositif est ouvert à tous, pas seulement aux clients de l'opérateur.

Camille Gruhier

Camille Gruhier

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