ACTUALITÉ
Tarifs bancaires

L'opacité à nouveau dénoncée

Après la Commission européenne, c'est au tour du président de l'Autorité de la concurrence de stigmatiser le manque de transparence des tarifs bancaires... Un constat en tout point conforme aux conclusions de l'enquête menée par « Que Choisir » en octobre dernier.

La Fédération bancaire française (FBF) a beau le nier à chaque fois avec vigueur, la transparence des tarifs bancaires n'est toujours pas au rendez-vous. Cette fois-ci, la critique provient de l'Autorité de la concurrence en la personne de son président, Bruno Lasserre. Lors de ses voeux à la presse, lundi 18 janvier 2010, M. Lasserre a regretté que le « signal des prix [affichage des prix] ne fonctionne pas bien dans le secteur bancaire ». En septembre 2009, la Commission européenne avait épinglé les banques européennes, et notamment françaises, en termes bien peu flatteurs. La commissaire chargée des consommateurs, Meglena Kuneva, parlait même de « principes de base bafoués en raison de problèmes de tarifications complexes, de redevances cachées et d'informations peu claires et incomplètes ». S'agissant de la transparence ou du coût des comptes bancaires, la France, l'Autriche, l'Italie et l'Espagne arrivaient bonnes dernières de la liste.

Des engagements ont pourtant été pris depuis quelques années par les établissements bancaires pour améliorer transparence et concurrence. Les banques ont notamment l'obligation de mettre à disposition du public un guide tarifaire, ainsi que d'envoyer à leurs clients un récapitulatif annuel des frais. Autant d'initiatives qui ne font pas le poids face aux nombreuses entraves.

Inventivité des établissements bancaires

Parmi celles-ci, notre dernière enquête publiée en octobre dernier a notamment relevé l'extrême inventivité des établissements s'agissant de la terminologie. Ainsi « frais de tenue de compte » ici s'appellent « frais de services bancaires » là. Ou encore « commission d'intervention » dans un établissement et « commission de forçage » ailleurs. En outre, la liste des frais ne cesse de s'allonger. Sans logique apparente : des opérations qui deviennent payantes dans certains réseaux (exemples : retrait d'espèces au guichet, relevé de clôture, virements, service d'un téléconseiller, etc.) vont rester gratuites dans d'autres... ou alors ce ne sera qu'à partir de la cinquième, dixième, quinzième opération ! Et pour d'autres services, ce sera l'inverse : tel établissement qui ne facture rien ici se révèle très gourmand ailleurs... Sans compter l'impression croissante de déconnexion entre les tarifs et le coût réel du service : le prix d'un même service peut ainsi varier de 1 à 10 d'un établissement à l'autre (par exemple les frais d'opposition sur un chèque).

Bien malin le client qui, s'il n'est pas déjà perdu dans les nombreuses terminologies différentes, peut réussir à trouver une logique dans la tarification et surtout parvenir à déterminer la banque la moins chère pour son usage personnel.

Élisa Oudin

Élisa Oudin

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