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Vente en ligne

Grosse amende pour la SNCF

Après des années d'instruction, la sanction est tombée. La SNCF se voit infliger une amende de 5 millions d'euros pour avoir privilégié sa propre agence de voyages en ligne, Voyages-sncf.com, au détriment de ses concurrents. L'entreprise ne nie pas, et prend des engagements pour améliorer les choses.

Pour les agences de voyages en ligne, vendre les fauteuils des trains de la SNCF, c'est un peu comme jouer aux chaises musicales. À ceci près que le gagnant est toujours le même, à savoir Voyages-sncf.com, le site de vente en ligne de la SNCF. Pour mettre fin à cette situation injuste, plusieurs concurrents, Karavel-Promovacances, Lastminute et Switch (www.partirpascher.com), ont saisi le Conseil de la concurrence. Après des années de procédure (la première plainte remonte à 2002), la sanction vient de tomber : la SNCF devra payer une amende de 5 millions d'euros pour avoir abusé de sa position dominante et favorisé sa propre agence. Quant à Expedia, son partenaire historique dans les activités Internet (et copropriétaire à 49,9 % de l'agence Voyages-sncf.com), il écope de 500 000 euros d'amende. Le montant des pénalités, explique toutefois le Conseil de la concurrence, a été contenu grâce aux engagements pris par la SNCF pour mettre fin à cette situation.

Billets imprimés et dématérialisés pour tous

Ainsi, d'ici quelques mois, n'importe quelle agence de voyages en ligne pourra commercialiser toutes les offres promotionnelles de la SNCF (Prem's, « Bons plans du Net », etc.) et permettre aux internautes d'imprimer eux-mêmes leur billet de train. Jusqu'à présent, les délais très courts séparant la date de réservation et la date de départ de ces billets discounts (1 semaine maximum) compromettaient l'envoi du billet de train au domicile de l'internaute. D'où l'impossibilité de les vendre, dans la pratique !

En outre, la SNCF a accepté d'apporter des modifications techniques à ses systèmes informatiques de réservation de billets, auxquels ses concurrents accèdent en échange du paiement d'une licence d'utilisation. Ceci permettrait notamment aux sites d'afficher les offres iDTGV parmi les autres offres TGV, et non plus sur une page de résultats distincte, comme c'est le cas aujourd'hui. Le prix de cette licence, qui varie entre 1 500 et 54 000 euros par site web, doit par ailleurs être revu à la baisse.

Enfin, pour éviter que l'histoire ne se répète, la SNCF s'est également engagée à ce que toutes les agences profitent dès le lancement des mêmes fonctionnalités, notamment celles offertes par le « billet dématérialisé », qui doit faire son apparition à l'automne prochain et signer la disparition du billet papier.

La médiation s'ouvre à la SNCF

Depuis le 1er janvier, les clients de la SNCF qui souhaitent saisir le médiateur interne de l'entreprise ne sont plus obligés de passer par le filtre d'une association de consommateurs. Une fois que les recours classiques auprès du service clientèle ont été épuisés, ils peuvent donc lui soumettre directement leur dossier (indemnisation d'un retard, remboursement d'un billet...) par courrier à l'adresse suivante : Médiateur de la SNCF, 66, rue de Rome, 75008 Paris. D'ici quelques jours, ils devraient aussi pouvoir le saisir via Internet (www.sncf.com/mediation). Le processus de la médiation n'est évidemment pas obligatoire : l'usager peut se tourner vers la justice sans passer par cette étape.

Arnaud De Blauwe

Camille Gruhier

Camille Gruhier

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