Greenpan, Beka, Aubecq : en trois marques, un concentré de marketing vert. Point ­commun, les trois fabricants mettent bien sûr en avant ­l’absence de PTFE et de PFOA. À l’aide de logos fort peu explicites en ce qui concerne Beka : un danseur et une usine. Pour le reste, c’est la valse aux mentions évasives. « Poêle écoresponsable » chez Greenpan, dont l’emballage est assorti d’un logo « Kyoto », référence au protocole du même nom. Plus bas : « 60 % de CO2 en moins », mais en moins que quoi ? On continue avec un logo « Please Recycle » : on ne ­demanderait pas mieux si une filière de recyclage était en place. À ce propos, cet industriel si écolo ne trouve rien de mieux que de protéger sa poêle avec une coque en plastique, non recyclable. Et cette poêle écoresponsable, où est-elle fabriquée ? L’industriel garde un silence pudique sur la question mais elle vient ­probablement d’Asie, comme la plupart de ses concurrentes (Tefal fait exception avec sa ­fabrication française). Et la ­Aubecq « conçue et développée en France » ? Les clients ne sont-ils pas tentés de comprendre fabriquée en France, ce qui ne correspond pas à la réalité puisqu’elle vient d’Indonésie ? Quant au logo « eco-friendly », il serait plus crédible si tout le discours marketing de l’emballage n’était pas repris sur d’imposantes étiquettes cartonnées qui pendent au bout de la ­poignée, générant des déchets supplémentaires. Elles voisinent d’ailleurs avec une étiquette de parrainage du WWF émaillée de fautes d’orthographe. En dépit des discours, cette poêle est pourtant dotée d’un revêtement fort peu résistant et a toutes les chances de finir à la poubelle avant l’heure : pas formidable pour l’environnement. Beka ­aussi se dit « 100 % écologique », même si les poêles sont fabriquées en Chine, mais aussi « 100 % facile d’emploi ». Des « 100 % » qui sont 100 % dénués de sens ! Quant au « 100 % recyclable », il fait référence au fait que les clients peuvent rapporter leur poêle chez le détaillant pour, assure-t-on chez le ­fabricant, la faire recycler. Encore faudrait-il l’indiquer sur l’emballage. Enfin, toujours parmi les logos qu’on aurait préféré ne pas voir figurer, Greenpan arbore un thermomètre qui indique 450 °C. En admettant que le ­revêtement supporte cette température sans produire d’émanations toxiques, les aliments eux-mêmes en génèrent, bien avant d’atteindre ces sommets.