par Élisabeth Chesnais
HuîtresLe mystère de la baie des Veys
Des huîtres qui meurent en pagaille, des pollueurs introuvables, des ostréiculteurs en colère et des scientifiques perplexes, c'est le feuilleton de l'été en baie des Veys.
Huîtres
Quarante pour cent des huîtres qui meurent en été : les ostréiculteurs de la baie des Veys n'en peuvent plus. À cheval sur les départements de la Manche et du Calvados, l'endroit est pourtant propice à cette activité. La richesse des eaux aidant, l'huître est commercialisable au bout de deux ans quand il faut trois à quatre ans ailleurs. Longtemps, ce fut l'eldorado. Jusqu'à cet été 1994 où les huîtres arrivées à maturité meurent en pagaille. Sans raison apparente. Le phénomène se reproduit en 1997, s'accélère en 1999, 2000, 2001. C'en est trop.
Coupable idéal
Les ostréiculteurs s'insurgent et désignent un coupable. Ce sera l'Union des coopératives laitières (UCL) d'Isigny-sur-Mer (14). L'industriel, riverain de l'Aure, une des quatre rivières qui débouchent dans la baie des Veys, possède un réseau de tuyaux suspects, et il a les moyens de payer. Coupable idéal, mais récalcitrant. «Être traité de pollueur alors que nous avons investi 15 millions d'euros dans une station d'épuration performante, c'est insupportable et préjudiciable pour notre image de marque», explique Claude Granjon, chargé du dossier. L'UCL porte plainte pour diffamation. En mars dernier, les plongeurs de la gendarmerie nationale expertisent les tuyaux de l'industriel : il est hors de cause.
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