ENQUÊTE

Marchands de listesSujets à caution

Ni agents immobiliers ni gestionnaires de biens, les marchands de listes se contentent de vendre, fort cher, des coordonnées de propriétaires. Souvent avec des méthodes illégales mais très lucratives.

Leurs témoignages se ressemblent tous. Qu’ils s’appellent Damien B., Djamila B., ou Leila A., qu’ils vivent à Paris (75) ou à Grenoble (38), qu’ils parlent de Casa immo, d’Isi Loc, d’Hestia ou encore d’Ancéa, leur expérience avec les marchands de listes est identique.

Appâté par une annonce trouvée sur Internet, le particulier téléphone. Il pensait parler à un autre particulier. En fait, c’est une commerciale. Elle lui apprend que l’appartement vient d’être loué mais que d’autres correspondent à ses critères et qu’il les découvrira en agence. Sur place, il déboursera de 150 € à 300 € pour une liste « personnalisée » de bailleurs qui se révèle très souvent décevante. Les logements sont déjà loués, en travaux ou plus chers qu’annoncés ; du moins quand quelqu’un répond au téléphone pour attester de leur existence !

Des milliers de victimes, surtout parmi les jeunes

Selon un responsable des services de la Répression des fraudes, « les marchands de listes ont en moyenne dix fois plus de clients que d’offres ». Tout est donc bon pour étoffer les listes. Certains propriétaires reçoivent encore des appels plusieurs mois après avoir loué leur bien, preuve qu’il n’a pas été

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Erwan Seznec

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