Élisabeth Chesnais
Alerte aux algues bleues
Peut-on se rafraîchir en toute sécurité dans les lacs et plans d'eau aménagés pour la baignade ?
Août 2002, la saison touristique bat son plein à Sainte-Enimie, un haut lieu des sports en eaux vives sur les gorges du Tarn. Ces 17 et 18 août, il fait chaud, les promeneurs laissent leurs chiens patauger et se désaltérer dans la rivière. Erreur fatale. Dix meurent en l'espace de deux jours, moins d'une heure après s'être baignés. En fin d'été, Sainte-Enimie et Florac recensent vingt-six chiens tués. On s'interroge. Malveillance, pollution agricole aiguë ? L'année passe sans fournir de réponse convaincante. Été 2003, Sainte-Enimie renoue avec l'afflux de touristes. Le 24 juillet, la famille X laisse son labrador jouer sur les berges de la rivière. Une heure plus tard, il meurt après de violentes convulsions. Dix autres chiens sont intoxiqués les semaines suivantes. Au même moment, dans le Jura, deux canidés sont terrassés quelques instants après avoir lapé l'eau de la Loue, une rivière jusque-là sans histoire. Fin 2003, les autopsies pratiquées sur les cadavres de chiens et les analyses de l'eau prélevée livrent le coupable, il s'agit de cyanobactéries neurotoxiques.
Cyano quoi? Le problème est peu connu, il prend les autorités sanitaires et touristiques au dépourvu. Les quelques chercheurs spécialistes de la question, eux, n'ont pas été surpris. Luc Brient, par exemple. Ingénieur d'études spécialiste des algues à l'université de
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