Un bénévole témoigne à l’écran

« Grâce à l’émission, les gens ont maintenant davantage les trois lettres “UFC” en tête. En cas de problème, ils penseront à nous en premier. » Christian Maury, bénévole depuis six ans à l’association locale de la Sarthe, fait référence au reportage diffusé sur France 2 le jeudi 25 octobre dans « Envoyé Spécial ». Ce bénévole très actif, ancien commandant de police, y a témoigné des litiges liés au démarchage à domicile pour des travaux d’économie d’énergie (isolation, pose de panneaux photovoltaïques, d’une pompe à chaleur…). Il présente des adhérents victimes qui ont bien voulu intervenir à l’écran, puis reçoit chez lui en caméra cachée un prétendu « technicien conseiller EDF » chargé d’une étude pour l’État sur la transition énergétique. Or ce commercial travaille pour une société privée et va user d’arguments fallacieux (crédit d’impôt, autoconsommation, partenariat avec EDF…) durant deux heures pour lui vendre des panneaux solaires. Ce tournage était une première pour Christian Maury : « L’expérience était intéressante mais stressante, surtout la caméra cachée. Ils ont enregistré entre dix et douze heures d’images, pendant trois jours. » Beaucoup d’entre elles n’ont pu être sélectionnées : « Sur une heure, ils n’ont gardé que quelques secondes avec un adhérent que j’ai reçu pour un problème de panneaux photovoltaïques. C’était pourtant un cas d’école », regrette-t-il. Car ce bénévole consacre une grande partie de son temps au traitement des nombreux litiges liés aux énergies renou­velables. « J’ai suivi une formation sur les panneaux photovoltaïques dispensée par Hervé Le Borgne (président de l’AL de Nantes) et Aurélie Dupont (juriste salariée de l’association locale). Je me suis alors aperçu que l’on pouvait mener beaucoup d’actions au civil. Je peux faire cela parce que j’ai une association solide. Seul, je ne peux rien faire. Le nom de l’UFC-Que Choisir a un poids. » Il note qu’il faut aussi s’interroger sur le rôle des aides et subventions de l’État : « Des sommes fantastiques sont dépensées pour l’économie d’énergie. Ainsi, la dame qui a fait poser une pompe à chaleur a reçu une subvention publique. Or, elle explique que quand elle a froid, elle arrête la pompe et met le fioul en route. L’allocation ne remplit pas son rôle, et cela pousse cette dame à utiliser le fioul, qui pollue. » Le marché des énergies renouvelables aurait bien besoin d’être dépollué des démarcheurs à domicile.