par Élisa Oudin
par Élisa Oudin
Après 10 ans d’attente, le tribunal judiciaire de Paris vient de condamner le fondateur de la société Aristophil, Gérard Lhéritier, à 5 ans de prison ferme pour escroquerie et pratiques commerciales trompeuses. Il avait mis en place un système de cavalerie qui avait piégé des milliers de consommateurs.
Le tribunal pénal de Paris a finalement condamné, jeudi 11 décembre 2025, Gérard Lhéritier, le fondateur d’Aristophil, à 5 ans de prison ferme avec mandat de dépôt différé, pour « escroquerie » et « pratiques commerciales trompeuses ». Sa société commercialisait des fonds d’investissement dans des manuscrits anciens et des lettres rares. Problème, alors que les manuscrits étaient présentés comme des placements sûrs et rentables, leur valeur a en réalité été très largement surévaluée, parfois de 90 %, dès l’origine. Et les rendements prometteurs versés aux premiers souscripteurs étaient en réalité financés par les apports des suivants. Un piège soigneusement mis en place, que le président du tribunal a clairement qualifié de « pyramide de Ponzi », selon le nom de cette arnaque financière où les premiers investisseurs sont rémunérés par l’apport des suivants, sans création de valeur. Que Choisir avait, dès 2011, alerté sur les méthodes commerciales préjudiciables d’Aristophil.
Près de 8 000 épargnants ont porté plainte pour un préjudice global estimé à plus d’un milliard d’euros. Pour ces investisseurs floués, qui attendent depuis près de 10 ans cette issue, le verdict marque une étape cruciale. La plupart sont des particuliers, qui ont été démarchés par des conseillers en gestion de patrimoine promettant des placements sécurisés, avec des rendements de 8 %. Certains ont placé l’intégralité de leurs économies pour la retraite. « Ce jugement confirme que rien ne peut être reproché aux investisseurs : c’était bel et bien une escroquerie, assortie de subtiles manœuvres pour leur soutirer des fonds », souligne Me Hélène Féron-Poloni, avocate de nombreuses parties civiles. Les victimes attendent encore maintenant des réparations concrètes, alors que beaucoup se trouvent dans une situation financière délicate. Gérard Lhéritier, lui, peut encore faire appel du jugement.
À noter que les complices de Gérard Lhéritier ont presque tous été aussi condamnés par le tribunal, pour pratiques commerciales trompeuses, notamment l'expert-comptable de la société (2 ans de prison ferme dont 1 an assorti d'un sursis probatoire) mais aussi un notaire, un professeur de droit et des gestionnaires de patrimoine (les peines s’étalent de 1 à 2 ans de prison avec sursis probatoire).
Élisa Oudin
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