Fabienne Maleysson
Le stérilet protégerait du cancer du col de l’utérus
En compilant les études sur la question, une équipe de chercheurs vient de mettre en lumière une réduction d’un tiers du risque de cancer du col de l’utérus chez les femmes qui utilisent un dispositif intra-utérin.
Le port de stérilet pourrait-il réduire le risque de cancer du col de l’utérus ? C’est en tout cas ce que conclut une étude que vient de publier la revue médicale Obstetrics & Gynecology. Des chercheurs américains ont analysé toutes les publications parues à ce sujet, ils en ont retenu 16 de bonne qualité et leurs conclusions sont étonnantes : les femmes qui ont eu recours, à un moment dans leur vie, au dispositif intra-utérin ont un tiers de risques en moins de développer un cancer du col de l’utérus. Cette réduction très importante a étonné les chercheurs eux-mêmes. Portant sur environ 12 500 femmes, cette étude peut se prévaloir d’une puissance statistique non négligeable et les facteurs confondants tels que l’âge, le nombre de partenaires sexuels ou la pratique du dépistage ont été pris en compte. En revanche, il n’a pas été possible de déterminer si le type de stérilet (au cuivre ou hormonal), l’âge lors de la première utilisation ou la durée d’usage influençaient le risque.
Reste à savoir quels mécanismes pourraient expliquer ce résultat. L’hypothèse la plus probable est que la pose et le port d’un stérilet entraînent une réponse immunitaire locale qui permettrait à l’organisme de se défendre contre les cellules cancéreuses.
Retour en grâce du stérilet
Longtemps réservé aux femmes ayant déjà eu des enfants, le stérilet peut aujourd’hui être proposé aux nullipares. Il a connu un retour en grâce ces derniers temps du fait de la mise en cause de la pilule contraceptive. Moins onéreux que celle-ci, il est également apprécié pour la tranquillité d’esprit qu’il autorise (pas de risque d’oubli). Les recherches devraient se poursuivre pour étudier plus précisément son effet anti-cancer du col. S’il était confirmé, les femmes auraient une raison supplémentaire de l’adopter.
Cela dit, si le cancer du col de l’utérus est, au niveau mondial, le troisième cancer le plus fréquent chez les femmes, en France il n’arrive qu’en dixième position, aussi bien en incidence qu’en nombre de décès. La meilleure prévention reste le frottis pratiqué tous les 3 ans. Dépisté à temps par ce biais, le cancer est aisément jugulé. Le recours au vaccin contre le papillomavirus, responsable de cette maladie, est en revanche largement controversé.